Origine et histoire du moulin du Bosq
Le moulin du Bosq, dit Le Beau Moulin, se dresse sur la Tortonne, route de Bernesq à Trévières (Calvados), dans le Bessin, en Normandie. La date portée 1634 figure sur l'édifice ; le moulin actuel paraît avoir été reconstruit au début du XVIIe siècle par Claude Pellot (1619-1683). Millésime et inscriptions évoquent également 1684, date gravée dans l'attique central et portée sur la cheminée à l'occasion d'un hommage rendu le 8 juillet 1684 par Claude‑François Pellot. À l'origine le Bosc‑Moulin dépendait du franc‑fief de l'Étang, donné en 1262 à l'abbaye de Montebourg ; en 1560 le domaine fut affermé à Pierre Gallon pour 60 livres tournois. La propriété passa ensuite par plusieurs membres de la famille Pellot puis fut confisquée à la Révolution et vendue le 9 mars 1795. Le moulin fut acquis par François‑Denis‑Auguste de Grimoard de Beauvoir du Roure de Beaumont, comte de Brison ; il revint ensuite à son fils Denis‑Scipion, fut pris en fief en 1812 par Louis Alexandre, puis appartint à la veuve de celui‑ci, Thérèse Courteil. La comtesse de Sacriste de Tombebeuf acquit le bien en novembre 1850, le fieffa à Thérèse Courteil, puis le vendit en mars 1855 à Vigor Yver pour 5 250 francs ; la famille Yver conserva le moulin jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, après quoi la famille Mouchel de Rubercy s'y établit. Un règlement d'exploitation date du milieu du XIXe siècle et le bâti a été surélevé au cours de ce même siècle ; la partie droite, destinée au logement, fut notamment rehaussée et pourvue d'une lucarne à fronton triangulaire dans la seconde moitié du XIXe siècle. Construit en calcaire et enduit, l'édifice présente un plan rectangulaire et un volume massé, un rez‑de‑chaussée surmonté d'un étage et une imposante toiture. La façade en trois travées est animée par un faux avant‑corps central, bâti sur trois niveaux et d'inspiration baroque ; son décor rapproche cet élément de la partie supérieure du portail du manoir de la Caillerie à Bayeux (1667) et de la porte principale du manoir de Douville à Mandeville‑en‑Bessin. Le moulin, accompagné de son bief, est réglementé par arrêté du 7 juillet 1849 et classé au titre des monuments historiques par arrêté du 25 mars 1993. Après une période de semi‑abandon, il reçut en 1980 le premier prix du concours photographique national « Patrimoine à sauver » organisé par les Vieilles Maisons Françaises. En 1988, Marcel Masi acquit le moulin et entreprit sa restauration, qui lui valut le premier prix des délégués des Vieilles Maisons Françaises en 1999.