Moulin du Cosquer à Troguéry en Côtes-d'Armor

Patrimoine classé Patrimoine rural Moulin Moulin à eau

Moulin du Cosquer à Troguéry

  • Biliguen
  • 22450 Troguéry
Crédit photo : Crepi22 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Moulin, à l'exclusion de l'aile en retour sud-est (XXe siècle) , y compris l'ensemble des machines, le magasin à grains en totalité (cad. A1 11) , la digue (cad. A1 12) avec son quai d'embarquement (cad. domaine public, non cadastré, proche de la parcelle A1 11 et au nord-ouest de celle-ci) , le mur de soutènement de la rive est de l'étang (cad. A1 10) : classement par arrêté du 20 décembre 1999

Origine et histoire du moulin du Cosquer

Le moulin du Cosquer, dit de Bili-Gwenn, est implanté sur la rive droite du Jaudy à Troguéry (Côtes‑d'Armor). Son existence est attestée dès 1601, époque à laquelle il était déjà en ruine. Un procès‑verbal de 1798 décrit alors l'ancien édifice : meunier et moulin en alignement, écurie au sud‑est non attenante, roue verticale extérieure au pignon ouest, deux meules et un coursier passant sous la chaussée jusqu'au pignon. Vendu en 1840 aux frères Le Goaster, le vieux moulin est démoli et reconstruit sur une emprise sensiblement identique ; la partie centrale du bâtiment actuel date de cette reconstruction, la date 1840 figurant sur la lucarne centrale. En 1841 un magasin à grains et à farines est ajouté au nord, en retour d'équerre, et la roue extérieure est remplacée par une roue horizontale située sous le moulin, alimentée par un coursier légèrement dévoyé dont la transmission est dirigée vers la rotonde. L'enquête de 1844 signale une production annuelle de 753 tonnes de farine, trois ouvriers et un fonctionnement sur 264 marées par an, ce qui fait de Bili‑Gwenn l'une des minoteries les plus importantes de la région. En 1871, le moulin est vendu à Jean‑Marie Tolguen qui fait construire le magasin à grains en 1878 ; il passe en 1882 à Édouard Guillon, auteur de la maison du meunier accolée à l'est, puis d'un agrandissement vers l'ouest après 1890 sur l'emplacement de l'ancien passage de la roue. En 1903 la roue est supprimée au profit d'une turbine métallique placée au fond du puits sous la rotonde ; après la vente de 1919 à Charles Thomas et Yves Le Goff, cette turbine initiale est remplacée en 1921 par une seconde turbine désaxée. À partir de 1932, les nouveaux propriétaires modernisent l'installation selon un projet de l'ingénieur F. Jamet, représentant les établissements Teisset‑Rose‑Brault : un moteur diesel « RUSTON and HORNSBY », abrité dans un appentis au pignon ouest, entraîne désormais les machines à la place de la turbine, et des aménagements importants sont réalisés après 1934, les dernières machines électriques étant installées en 1939. Le moulin a conservé l'énergie du reflux marin comme source auxiliaire et a fonctionné jusqu'à la fin du XXe siècle. Il abrite un musée des techniques de meunerie du XIXe siècle ; les machines et la digue pourraient encore être remises en état de marche. Le site a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 20 décembre 1999 ; sont protégés le moulin (à l'exclusion de l'aile en retour sud‑est) y compris l'ensemble des machines, le magasin à grains dans son intégralité, la digue avec son quai d'embarquement et le mur de soutènement de la rive est de l'étang.

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