Origine et histoire du moulin Saint-Pierre
Le moulin Saint-Pierre, dit moulin Ribet et souvent appelé moulin d'Alphonse Daudet, est un moulin à vent situé à Fontvieille, dans les Bouches‑du‑Rhône. Il faisait partie d'un petit groupe de moulins à vent comprenant aussi les moulins Ramet et Tissot. Acquis en 1923 par Hyacinthe Bellon, il fut transformé en musée consacré à Alphonse Daudet afin d'honorer l'écrivain auquel on attribue traditionnellement ce moulin, bien qu'il n'en ait ni été propriétaire ni résident. Classé au titre des monuments historiques le 6 mars 1931, le bâtiment date de 1814 et a exercé une activité de minoterie pendant plus d'un siècle, y compris au service des armées pendant la Première Guerre mondiale. En 1935, l'association Les Amis d'Alphonse Daudet a entrepris sa restauration pour en faire un musée. Propriété privée, il avait été loué par la mairie pour 400 € par mois et a longtemps été laissé à l'abandon ; après expiration du bail, le propriétaire a fermé le moulin pour le remettre en état et l'a rouvert au public en 2016. Le moulin est une tour à toit conique rotatif dont les ailes à traverses ont été restaurées en 1931 puis en 1988 ; son gros fer, réemploi, porte la date 1777. La base cylindrique mesure 5,40 mètres de diamètre sur 5,78 mètres de hauteur, avec un mur épais de 1,20 mètre ; un étage, accessible par un escalier intérieur en colimaçon longeant le mur, surplombe un sous‑sol rendu possible par la pente naturelle du terrain. Le toit conique, haut de 4 mètres, et sa charpente entièrement en bois abritent le mécanisme ; l'ensemble de la toiture, supportant les quatre ailes d'une envergure de six mètres, est orientable grâce au « tourne‑au‑vent » situé au premier étage. Chaque aile, constituée d'une armature bois, peut recevoir une toile de lin d'origine d'Arles. La salle du rez‑de‑chaussée accueille une exposition permanente consacrée à Alphonse Daudet. Le mécanisme fonctionne ainsi : les ailes entraînent un arbre traversant la toiture et fixée à un rouet en bois garni de taquets, lequel entraîne une lanterne cylindrique qui transmet le mouvement à un axe vertical descendant jusqu'au système de meules. Le moulin comporte deux meules en pierre, une gisante fixe posée sur le sol et une courante solidaire de l'axe vertical, toutes deux striées pour faciliter l'évacuation de la farine ; le meunier devait éviter que les meules tournent « à vide », car le frottement risquait de provoquer un échauffement et un incendie. Dans Lettres de mon moulin, un hibou, qualifié de « locataire de plus de vingt ans », est décrit comme logeant près de ce mécanisme, sur la charpente à côté de la lanterne. Le moulin a également servi de décor de tournage pour la série Draculi & Gandolfi de Guillaume Sanjorge et a inspiré une toile d'Henri Louis Foreau intitulée « Le moulin d'Alphonse Daudet » (collection privée). Les moulins voisins, aux mêmes proportions provençales en pierre enduite, existent sans leurs ailes.