Origine et histoire du moulin Taron
Attesté dès le XIIIe siècle comme moulin à blé, l'édifice présente une facture néoclassique et une chaîne de production verticale traditionnelle. En 1788, le site comprenait un logement en brique couvert de tuiles, le moulin et une écurie, et il était équipé de trois paires de meules. Un battoir est édifié entre 1829 et 1852 ; en 1852 il est actionné par une roue hydraulique verticale. Après un incendie, le moulin est reconstruit en 1843 par la marquise de Valdahon. Des turbines sont mentionnées dès 1843 et des turbines des établissements Alaize (Louhans, Saône-et-Loire) sont installées vers 1880 ; une machine à vapeur est en place avant 1905. Vers 1902, une centrale électrique est aménagée et, à l'est du moulin, une scierie s'implante ; cette dernière est incendiée puis rebâtie avant 1909 et un abri à accumulateurs est aménagé vers la même date. Le battoir est démonté avant 1920 et son bâtiment reconverti en grange et en étable. L'ensemble est acquis en 1920 par Émile Robert, scieur, qui agrandit ou reconstruit la scierie ; vers 1923 une remise et un appentis sont édifiés contre la façade postérieure de la minoterie pour abriter le moteur diesel qui remplace la machine à vapeur. Le site passe ensuite à Georges Colin en 1931 puis à Louis Taron en 1937. Vers 1942, Louis Taron cède le secteur électrique à la société des Forces motrices de la Loue ; il poursuit la fabrication de farine de céréales jusqu'en 1962 et maintient la production de farine de maïs torréfié. La scierie cesse son activité en 1948 ; son hangar est fermé par des murs et transformé en garage automobile vers 1973. L'évolution des installations illustre les remplacements successifs des énergies et des machines : la scierie a d'abord été entraînée par turbine puis, après 1920, par un moteur à gaz pauvre ; un moteur diesel d'appoint est complété vers 1932 par un moteur Lister. Vers 1942, moteurs et turbines sont délaissés au profit d'un moteur électrique, puis, autour de 1950, les turbines sont remises en service avec en appoint un moteur diesel monocylindre Ruston et Hornby de 45 ch. Une rénovation du matériel vers 1950 porte l'installation à trois paires de meules et à quatre appareils à cylindres doubles (dont deux broyeurs Lacroix et deux convertisseurs) ; vers 1965 les broyeurs Lacroix sont remplacés par un broyeur destiné à l'alimentation animale. À la fin du XXe siècle, le moulin conserve l'ensemble de ses installations techniques : deux turbines (dont une arrêtée), un moteur Ruston, deux paires de meules (dont une arrêtée), un broyeur et deux convertisseurs Bühler ou Daverio, témoignant de la perpétuation de la fabrication traditionnelle des gaudes.