Origine et histoire
Moulin hydraulique alimenté par le Thérain, le moulin est mentionné dès le XIIe siècle sous le nom de Moulin Blond. Reconstruit au XVIIIe siècle après une crue dévastatrice, il a connu de nombreuses transformations au XIXe siècle et l'adjonction de plusieurs bâtiments agricoles entre 1872 et 1894, qui lui ont donné sa configuration actuelle, représentative des fermes picardes en carré du nord de l'Oise. Le moulin a conservé sa roue à aubes ainsi que la plupart de ses dispositifs de meunerie, dont une paire de meules et la bluterie, et l'ensemble des bâtiments en pan de bois et torchis a été entièrement restauré. Dès 1571, Crépin Vennier, charpentier, signale à l'abbaye de Saint-Lucien de Beauvais, propriétaire de la seigneurie de Roy-Boissy, la nécessité d'édifier "ung moulin à draps ou à huille ou à papier" sur le cours de la rivière, à un lieu nommé Plastrier de Roy. Au XVIIIe siècle, le moulin apparaît encore sur les plans ; entre 1757 et 1762 il semble avoir été converti en moulin à papier avant d'être transformé en moulin à farine. Vendue comme bien national après la Révolution, la propriété est acquise par Beaurain de la Zizonière le 28 janvier 1791, puis transmise en 1794 à Alexandre Breton. En 1806, Rémy Renet devient propriétaire et réinstalle une roue à pots, mesure encadrée par un arrêté de 1811. Vers 1830-1835, le moulin et ses ouvrages régulateurs sont entièrement reconstruits. En 1844, l'ensemble est acheté par Henry Renet, qui possède aussi le moulin dit de Roy situé juste en aval. Vers 1860, Stanislas Dumont modernise l'équipement en passant de la mouture à la lyonnaise à la mouture dite anglaise ou économique et installe une bluterie à l'étage. En 1872, Eugène Vertu acquiert un terrain communal voisin et fait construire des bâtiments de grange et de carterie qui ferment la cour à l'ouest et au sud ; à la fin du XIXe siècle sa veuve Irène Laignier et leur fils Gaston Vertu poursuivent l'activité jusqu'en 1918. Malgré la perte progressive de sa vocation industrielle, le moulin a conservé ses outillages ; il a été entièrement restauré par de nouveaux propriétaires en 1964. L'histoire des roues montre plusieurs adaptations : en 1727 une roue par-dessus, en 1762 un système par-dessous, en 1806 un retour à une roue à pots, puis vers 1830-1840 une roue à aubes par-dessous ; en 1844 le meunier indique avoir remplacé une vieille roue par une neuve et l'avoir mise à couvert, et le système est réglementé en 1855. La roue a été refaite en 1912 par la veuve d'Eugène Vertu puis restaurée par le propriétaire actuel. À l'intérieur, le moulin a conservé des mécanismes anciens, notamment un volant en fonte avec alluchons en bois de charme, l'une des deux meules, les dispositifs de bluterie et un dépoussiéreur à grains, ainsi qu'un pochoir pour estampiller les sacs au nom de Gaston Vertu-Lavigne (1874-1912), dernier meunier attesté.