Origine et histoire du Musée Benoît-De-Puydt
Benoît De Puydt, natif et riche notable de Bailleul, a rassemblé une importante collection d'objets d'art illustrant la culture flamande du XVe au XIXe siècle. En 1861 il a donné cette collection à la ville, à la condition qu'un musée et une académie de dessin, peinture et architecture soient créés. Le musée a ouvert en 1862 dans la rue des Choux, aujourd'hui rue du musée De Puydt, et a d'emblée été géré par Charles Allo, qui a établi le premier inventaire. Le fonds initial s'est enrichi grâce au revenu des propriétés de la fondation De Puydt, aux dépôts de l'État et à de nombreux donateurs, permettant l'ouverture de sections comme la numismatique, l'archéologie et l'histoire naturelle. En 1881 Edouard Swynghedauw a pris la charge de conservateur et a rédigé un deuxième inventaire détaillé en y ajoutant les dons et legs reçus depuis l'ouverture. D'octobre 1914 au printemps 1918 des soldats britanniques stationnés à Bailleul ont visité le musée, qu'ils nommèrent « Petit Cluny du Nord ». En mars 1918, devant la menace d'une offensive allemande, vingt pour cent des collections ont pu être évacuées vers la Normandie grâce à l'intervention d'Émile Théodore; les œuvres restées sur place ont été pillées ou détruites, causant des pertes irréparables. À partir de 1919 la loi de réparation des dommages de guerre a permis une reconstitution partielle des collections, complétée par des achats d'œuvres flamandes et d'arts décoratifs à Lille et Anvers. Un musée provisoire a été inauguré en 1927 dans les locaux de la Caisse d'Épargne et de l'usine Émile Hié, puis la maison du collectionneur reconstruite a rouvert en 1934. Les collections n'ont pas souffert de la Seconde Guerre mondiale. Entre 1947 et 1990 plusieurs notables de la ville, dont Léon Lotthé, ont assuré la responsabilité du musée. L'Association des Amis du Musée, créée en 1974, a soutenu la restauration, l'acquisition d'œuvres et l'animation du musée. Deux legs importants ont encore enrichi les fonds : Rosa de Winter en 1984 et Émile Hié en 1987. La nomination de Laurent Guillaut comme conservateur payé par le département (1991‑1999) a donné un nouvel élan au musée, avec la constitution d'une petite équipe et l'organisation d'expositions temporaires importantes. Depuis les années 1990 la politique d'enrichissement a visé à compléter les domaines artistiques représentés, à illustrer l'œuvre de Marguerite Yourcenar et à poursuivre l'évocation du XIXe siècle, siècle de Benoît De Puydt. Des dons et legs plus récents ont continué d'accroître les collections, notamment la donation de Pei Zhang Yang en 1995 et des enrichissements en 2016 par Jean-Claude Bourgot, Geneviève et Jacques Lacour, ainsi que l'acquisition de lithographies par les Amis du musée rétrocédées ensuite à l'établissement.