Origine et histoire
Le jardin public de Cognac, situé en centre-ville, est l’un des rares jardins à l’anglaise classés et ouverts au public ; il résulte de l’union de deux jardins contigus et abrite l’hôtel de ville ainsi que le musée d’Art et d’Histoire. L’hôtel Otard de la Grange a été acquis en 1889 et l’hôtel de ville y a emménagé en 1892, après des réaménagements menés par l’architecte Alfred Leroux qui a ajouté un campanile et un escalier monumental. Le paysagiste Édouard André a redessiné le parc en jardin creux, avec perspectives et plans d’eau. L’hôtel Dupuy d’Angeac, acheté en 1921, est devenu le musée ; Antoine Raymond Clavery a conçu son aménagement en tirant parti du vallonnement naturel pour créer un théâtre de la nature et a assuré la jonction des deux jardins en conservant le style d’Édouard André, tout en adoptant dans cette partie des allées plus étroites et sans nouvelles grandes perspectives. En 1944, le jardin a reçu une protection partielle au titre des monuments historiques pour son pavillon gothique. La tempête de 1999 a abattu 288 des 720 arbres, entraînant une réhabilitation conduite par l’architecte paysagiste Jean‑François Galinet qui s’est appuyé sur les plans d’André et de Clavery.
Le jardin couvre une superficie de sept hectares, est en grande partie visible depuis les rues qui le bordent et est ceint de grilles ; depuis l’entrée principale la perspective vallonnée conduit à l’escalier monumental de l’hôtel de ville. Un plan d’eau en contrebas, prolongé par un réseau de fausses rivières et de cascades, accueille canards et cygnes. La roseraie longe un côté du parc et est bordée d’une pergola adossée au mur d’enceinte qui le sépare des maisons mitoyennes. Comme dans les grands jardins du style anglais, plusieurs fabriques ponctuent le parc : une construction octogonale du premier quart du XIXe siècle, composée d’un rez-de-chaussée et d’un étage de même forme, couverte en terrasse et placée sur une petite plateforme au milieu d’un bassin artificiel ; sa structure en caillasse et briques, ses baies en pierre de taille et son balcon en fer et fonte soutenu par colonnes en fonte en font un exemple typique du romantisme. La tour ou pavillon gothique, bâtie en 1835 au centre d’un petit bassin, se distingue par l’association de matériaux et de couleurs et figure à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. On trouve également une orangerie de style Malmaison, des grottes et cascades « à l’antique » où des troncs d’arbre en mortier moulé imitent la nature pour former ponts et marches, ainsi qu’un kiosque à musique.
Le théâtre de la nature, proche du musée, a été aménagé sur le vallonnement préexistant et s’atteint depuis la cour carrée et sobre du musée, qui met en valeur les édifices environnants sur trois côtés après le déplacement du monument aux morts. Une statue de la poétesse azerbaïdjanaise Mahsati Gandjavi, œuvre du sculpteur Ali Salabh, y a été inaugurée en 2016. Le jardin offre des vues variées — sur l’arrière de l’hôtel de ville, sur l’hôtel Dupuy d’Angeac transformé en musée, ainsi que sur des éléments tels que un pont romantique, une animalerie, la pergola de la roseraie et le théâtre de la nature — et reçoit également des manifestations culturelles, comme les éditions 2007 du festival Blues Passions.