Origine et histoire du Musée d'art et d'histoire
Cette maison à pans de bois, l'une des dernières du XVIIe siècle à Lisieux, abrite le musée d'art et d'histoire de la ville, labellisé Musée de France. Le musée retrace l'histoire de Lisieux et ses représentations, des origines à nos jours, et conserve des peintures murales gallo-romaines, de la verrerie mérovingienne ainsi que des œuvres de Gustave Courbet, Francis Picabia et Eugène Boudin. Les salles d'exposition, installées dans l'ancienne demeure très bien conservée, sont reliées par un escalier qui sert de ligne du temps. Le parcours comprend un accueil, dix espaces d'exposition permanente (350 m² au total), une salle d'exposition temporaire (95 m²), une salle d'ateliers pédagogiques et de réunion, un centre de documentation, des réserves et des bureaux administratifs et scientifiques. Le parcours permanent propose plus de trois cents objets, tableaux et photographies organisés en dix espaces thématiques qui jalonnent l'histoire de la cité. La première salle évoque les origines lexoviennes, du Paléolithique à la période gallo-romaine, et présente des découvertes issues de la nécropole Michelet, avec plus de mille tombes mises au jour, des verreries et des peintures murales, ainsi qu'une reconstitution de sépulture et des stèles comme celle de Vostrus. Une section est consacrée au rôle des évêques dans la vie religieuse et politique de Lisieux ; elle expose une galerie de portraits et les fragments de la crosse de Pierre Cauchon. Le volet médiéval revient sur l'expansion urbaine et les temps difficiles de cette époque à travers des plaques-boucles, un pavage roman et un cartulaire de l'évêché du XVe siècle. Le musée met aussi en valeur l'habitat lexovien et la tradition du pan de bois, ainsi que le savoir-faire céramique du Pré d'Auge dont la collection publique est la plus complète en France. Une salle retrace l'essor de l'industrie textile pendant l'âge d'or de la cité et les mutations sociales qui l'ont accompagnée. Le XIXe siècle est présenté par des destins locaux et nationaux, parmi lesquels Thérèse Martin, Paul Cornu et Émile Anfrie, ainsi que des figures politiques liées à la ville. Un espace est consacré aux destructions de l'été 1944, aux photographies et objets témoignant du bombardement et à la renaissance de Lisieux, complété par une grande fresque et des maquettes de la reconstruction. Le musée propose également une très grande vue aérienne de la ville et présente régulièrement les projets d'aménagement à venir. Les collections résultent d'un long processus : le musée des beaux-arts, fondé au XIXe siècle sous l'impulsion de François Guizot, des dépôts d'État et des dons, ainsi que le musée du Vieux-Lisieux créé entre les deux guerres, ont contribué au fonds initial. Une partie des collections du Vieux-Lisieux a été sauvée grâce à quatorze caisses mises à l'abri, puis rejoignit les vestiges rassemblés par le conservateur François Cottin, qui formèrent le noyau du musée ouvert en 1969. Après le décès de François Cottin en 1977, la reconstitution des collections s'appuya sur le FRAM et sur une politique d'acquisitions structurée, tandis que la gestion des collections se centralisait sous l'autorité d'un conservateur unique. La ville a acquis des bâtiments voisins pour développer le site et les collections ont continué de s'enrichir par des fouilles archéologiques, des dons et des achats ; elles ont été labellisées Musée de France en 2003 et le musée a rouvert avec une nouvelle muséographie en 2013. Les orientations d'acquisition privilégient le patrimoine archéologique, le patrimoine augeron (poterie, costumes, objets ruraux), le patrimoine contemporain lié à la Reconstruction et à l'industrie, ainsi que l'image de Lisieux (photographies, gravures, peintures). Le musée fonctionne aussi comme centre de documentation spécialisé en archéologie, histoire, histoire de l'art et patrimoine local, accessible aux scolaires, étudiants et particuliers. Enfin, il développe une offre pédagogique soutenue : la salle d'ateliers accueille toute l'année des scolaires, des centres de loisirs et des activités destinées au jeune public, dont des ateliers thématiques et les LabOmusées, qui favorisent expérimentation et pratiques artistiques autour des collections et des expositions temporaires.
