Origine et histoire du Musée
Inauguré en 1998 à l’hôtel de Saint-Aignan, le Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme rassemble l'une des plus importantes collections d’œuvres et d’objets liés au judaïsme à l’échelle internationale. Sa formation a commencé en 1989 par la réunion de plusieurs ensembles remarquables, parmi lesquels la collection du chef d’orchestre Isaac Strauss, offerte en 1890 par la baronne Charlotte de Rothschild au musée de Cluny. Les fonds comprennent mobilier synagogal, objets rituels, livres et manuscrits couvrant le Moyen Âge au XVIIIe siècle, d’origines principalement allemande et italienne. Le musée a accueilli des Judaica offertes par la famille Camondo et un ensemble exceptionnel de stèles funéraires médiévales mises au jour en 1849 rue Pierre Sarrazin, témoignant de la présence d’une importante communauté juive à Paris avant les expulsions de 1306 et 1394. Dès l’origine, il a intégré les collections du petit musée d’art juif de la rue des Saules, fondé en 1948 par des survivants de la Shoah, qui avait été doté en 1951 par la Jewish Restitution Successor Organization d’une centaine d’objets spoliés. Le mahJ s’est enrichi de dépôts et prêts de nombreuses institutions nationales et internationales et a orienté ses premières acquisitions pour illustrer la diversité du judaïsme français au XIXe siècle et pour documenter le judaïsme maghrébin depuis le décret Crémieux de 1870 jusqu’à la décolonisation. La collection accueille aussi des œuvres d’artistes contemporains et des commandes autour du livre et de la langue, des photographies historiques et contemporaines, ainsi que des ensembles remarquables comme les 400 épreuves originales de Nathan Lerner et les 435 tirages et plaques de verre d’Helmar Lerski sur la Palestine (1932-1948) acquis en 2015. Le musée conserve aujourd’hui plus de douze mille objets, dont plus de sept mille acquis depuis son ouverture.
Collection
Le musée présente une collection d'objets de culte parmi les plus importantes au monde, ainsi que de riches fonds historiques et ethnographiques. Le MAHJ conserve ainsi 2 700 documents sur l'affaire Dreyfus, donnés par la famille du capitaine Dreyfus.
Une place importante est consacrée à la présence juive dans les arts avec des peintres de l'École de Paris (Chagall, Kikoïne, Soutine...) et des artistes contemporains (Christian Boltanski, Sophie Calle...).