Origine et histoire du Musée de l'Arles antique
Dès 1614, les consuls rassemblent et exposent dans l'hôtel de ville les principales découvertes archéologiques déjà exhumées. En 1651, la Vénus découverte dans le théâtre antique devient le joyau de la collection avant d'être offerte au roi Louis XIV. Des autorités ecclésiastiques veillent également à la protection des vestiges, notamment les religieuses de la Miséricorde qui conservent des pièces dans la cour de leur couvent sur le site du théâtre. En 1784, les frères Minimes réalisent le premier musée archéologique public aux Alyscamps. La Révolution interrompt cette expérience et provoque pillages et destructions ; le premier conservateur Pierre Véran parvient cependant à empêcher la dispersion des œuvres. Par décret impérial de 1805, l'église Sainte-Anne est attribuée à l'exposition des antiquités sous l'appellation musée d'Art païen. En 1935, face à l'accumulation d'objets, un second lieu est retenu : l'ancienne chapelle des Jésuites accueille les collections d'art chrétien. Dans les années 1970, l'ampleur des collections rend indispensable la construction d'un musée neuf, conçu de façon novatrice et ancré à un élément archéologique majeur. Le choix se porte sur le cirque romain plutôt que sur les Alyscamps. La fouille du vaste édifice, long de 450 mètres et large de 101 mètres, commence tandis que la ville acquiert progressivement les parcelles entourant le cirque, une presqu'île de six hectares formant une friche urbaine entre le centre ancien et le quartier de Barriol. Vingt ans d'efforts s'écoulent entre la présentation du programme en 1968 et la pose de la première pierre en 1988, aboutissant à la création du nouveau musée archéologique.