Origine et histoire du Musée de l'Échevinage
La Maison de l'Échevinage, siège historique du pouvoir communal, occupe l'ancienne maison commune où siégeaient les échevins et où furent tenus les services municipaux jusqu'en 1832 ; le tribunal de commerce y a ensuite siégé jusqu'en 1871 et, après l'incendie de l'hôtel de ville, la bibliothèque s'est installée au premier étage. En 1199, Aliénor d'Aquitaine accorda à Saintes une charte de libertés communales qui institua des magistrats appelés nobles hommes, eschevins, jurés et maires, et dota la ville de privilèges, dont le beffroi. Les origines de l'édifice actuel remontent au XVe siècle, période marquée par le retour à la paix après la guerre de Cent Ans et la confirmation de la charte par le roi Louis XI. De ce premier bâtiment subsiste la base octogonale du beffroi ; ses parties supérieures, achevées presque un siècle plus tard, aboutissent à un ensemble couronné d'un dôme à lanternon achevé en 1587. Le beffroi, doté d'une cloche destinée à convoquer les assemblées, est éclairé par des fenêtres disposées de façon irrégulière ; un escalier s'arrête au second étage puis se poursuit via une tourelle en encorbellement jusqu'à la lanterne abritant l'horloge, elle-même éclairée par six fenêtres et surmontée d'un lanternon. La porte d'entrée conserve un portail gothique. Le corps principal du bâtiment a été remanié au XVIIIe siècle ; il est précédé d'une cour pavée et d'un portail monumental orné d'une grille en fer forgé, formant un ensemble remarquable dans le cœur piétonnier de la ville. Le portail, le beffroi, la façade, la toiture et la fontaine sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1939.
Le musée de l'Échevinage occupe cette ancienne maison municipale et constitue l'un des principaux musées de Saintes ; il est le seul musée consacré aux beaux-arts. Héritier d'un premier musée des Beaux-Arts fondé en 1864 grâce à un legs du comte Louis-Nicolas Lemercier, il a installé ses collections dans l'édifice en 1978, où elles demeurent exposées. Le musée présente principalement des peintures du XIXe siècle — orientalisme, néo-classicisme, paysagisme, académisme, romantisme, régionalisme et réalisme — et accueille également une salle consacrée aux arts décoratifs avec une série de porcelaines de Sèvres. Les écoles saintongeaises et bordelaises y tiennent une place importante, avec des œuvres de Louis-Augustin Auguin et de Furcy de Lavault, parmi d'autres. Parmi les tableaux exposés figurent Marmiton portant ses rougets de Joseph Bail, Le Compliment, un jour de fête à l'école d'Henri-Jules-Jean Geoffroy, Bord de Charente près de Port Berteau de Gustave Courbet, L'enterrement d'une jeune fille à Étricourt de Georges Laugée et Paysage de Saintonge de Louis-Augustin Auguin. Le musée du Présidial, devenu atelier de conservation et réserve des beaux-arts, n'est plus ouvert au public depuis octobre 2009.