Origine et histoire du Musée de l'horlogerie
L'horlogerie aliermontaise prend racine avec l'installation de Charles-Antoine Croutte à Saint-Nicolas en 1725. Ce savoir-faire se poursuit pendant deux siècles et se prolonge aujourd'hui dans la microtechnique et la mécanique de précision. La production régionale a donné naissance à des modèles emblématiques, dont « l'élégante » de Saint-Nicolas, des pendules de cheminée signées Honoré Pons et des chronomètres de marine attribués à Onésime Dumas et à Fournier. La société Bayard a, de son côté, lancé la production en série du réveil, contribuant à la renommée internationale de la commune. Les productions aliermontaises ont aussi joué un rôle pratique dans la gestion du temps au travail, avec les pointeurs d'usine, et dans les transports, avec les horodateurs et les contrôleurs de vitesse. À partir des années 1970, le paysage industriel évolue : certaines usines ferment (Bayard en 1989, Denis Frères en 1991), d'autres diversifient ou reconvertissent leur activité, comme le rachat des Ateliers Vaucanson par Ericsson en 1955 et l'orientation de Denis Frères vers des pièces de haute technologie pour l'aéronautique. Ces transformations suscitent la crainte d'une perte du patrimoine horloger de l'Aliermont. En 1978, des passionnés des entreprises locales lancent l'idée d'un musée et commencent à collecter des pièces et documents. Le 3 juin 1981, P. Caron et R. Le Courtois fondent l'Association de l'Horlogerie Aliermontaise (AHA) pour étudier et faire connaître cette histoire, et le 7 novembre 1982 un premier musée ouvre, d'abord en mairie puis dans le château communal, accueillant près de 1 000 visiteurs par an. L'association oriente sa politique d'acquisition vers des pièces rares et représentatives ; les quelque 500 objets réunis sont reconnus par l'État en 1988, puis obtiennent en 2003 l'appellation Musée de France. En 2006 l'AHA cède sa collection à la municipalité, qui inaugure en 2007 le Musée de l'Horlogerie. Le musée s'inscrit ainsi dans les domaines des arts décoratifs, de l'ethnologie, de l'histoire et de la technique industrielle.