Origine et histoire du Musée de la Cloche et de la Sonnaille
L'idée d'un musée de la cloche et de la sonnaille est liée à la présence d'une fonderie restée dans la famille Granier de 1600 à 1994. Originaires de Saint-Laurent-des-Nières, les Granier furent d'abord cloutiers puis esquilièrs (sonnaillers en occitan). Au début du XXe siècle ils commercialisent leurs productions dans le midi de la France, en Espagne et au-delà vers l'Argentine. Après la Première Guerre mondiale, Joseph Granier étend les activités en se lançant dans la fonderie proprement dite pour produire grelots et clochettes ; il fait venir des ouvriers de la Charité-sur-Loire et construit une nouvelle usine à Castanet-le-Bas pour profiter d'un meilleur apport en eau. À partir de 1931 la fonderie réalise des cloches d'église, avec des commandes comme les cloches d'Autignac et le bourdon de Lodève. En 1935 la famille Granier fonde la sonnerie de l'Abbaye d'En Calcat, et en 1938 elle coule le plus gros bourdon de 4 000 kg pour la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers. À partir de 1970 François Granier transfère progressivement la production à Hérépian dans des locaux plus spacieux. En 1990 Marc-Hervé Bruneau prend la succession de François Granier et la fonderie s'associe à la société France Carillons ; les deux entreprises s'installent en mai 1994 à proximité du musée. En juin 1995 l'ensemble prend la forme d'une SARL dirigée par Stéphane Zorzopian, qui développe aussi une fonderie d'art. En 1989 une étude ethnologique et technique menée par l'ODAC du Conseil général de l'Hérault permet d'enregistrer le savoir-faire, de réaliser un film et de constituer une banque de données technique qui aboutit à la création du musée. Après neuf années de recherches et de travaux, le musée de la cloche et de la sonnaille ouvre ses portes le 31 mai 1998. La fonderie, la plus ancienne de France et la seule à fabriquer les trois sortes de cloches (sonnailles de tôle cuivrée pour le bétail, grelots et clarines en métal fondu, cloches d'église), ferme en 2011.