Origine et histoire du Musée de la Préhistoire
Le musée de la Préhistoire finistérienne est un musée de préhistoire et d'archéologie situé à Pors Carn, sur la commune de Penmarc'h, dans le Finistère. Il présente des collections d'objets découverts dans le Finistère et, plus largement, en Bretagne.
Il prolonge l'action de la Société archéologique de Bretagne, fondée par Arthur de La Borderie en 1854, et de la Société archéologique du Finistère, créée par René‑François Le Men en 1873. Armand René du Châtellier puis son fils Paul constituèrent un musée privé au château de Kernuz, à Pont‑l'Abbé ; après la Première Guerre mondiale la famille Maufras du Châtellier vendit ses collections à l'État, achetées par le musée des Antiquités nationales de Saint‑Germain‑en‑Laye en 1924, dont une part fut déposée en 1953 au musée de Penmarc'h. Face à la multiplication des fouilles, la Société civile du musée d'archéologie de Penmarc'h déposa ses statuts le 18 mars 1922 et acquit le terrain de Pors Carn le 5 octobre suivant. La première salle fut inaugurée le 19 août 1923 en présence de Louis Capitan et les collections furent classées au titre des monuments historiques par arrêté du 18 mai 1925. Le fondateur Charles Bénard le Pontois étendit le site en acquérant des terrains voisins en 1926 pour créer un musée de plein air ; une seconde salle ouvrit le 31 juillet 1927 et un projet d'agrandissement confié à l'architecte Gaston Chabal en 1928 n'aboutit pas. L'établissement reçut la reconnaissance d'utilité publique sous le nom d'Institut Finistérien d'Étude Préhistorique en 1928.
Conçu dès l'origine comme centre de recherche et d'enseignement, il collabora avec la faculté des sciences de Rennes. En raison de difficultés financières, le musée fut cédé à l'université le 25 août 1947 et rattaché au laboratoire d'anthropologie préhistorique dirigé par Pierre‑Roland Giot, devenant une station scientifique. En 2012 l'université envisagea de se séparer du musée et contacta le Conseil départemental ; les archives sont conservées à l'Université Rennes‑I. Une fermeture annoncée pour le 1er mars 2014 suscita la création d'un comité de défense en décembre 2013, qui parvint à éviter la fermeture, et un projet de restructuration fut inscrit au contrat de territoire 2015‑2020. Depuis 2014, le musée est géré par convention par la communauté de communes du Pays Bigouden Sud, mais il a finalement fermé ses portes début 2020 pour non‑conformité aux règles de sécurité ; il attirait alors environ 6 000 visiteurs par an.
Sur 300 m2 d'exposition, le musée présente environ 3 000 objets archéologiques — bifaces, grattoirs, lames en silex, haches polies, pointes de flèche — illustrant la préhistoire et la protohistoire du Finistère et de l'Ouest armoricain. Les collections comprennent également des céramiques préhistoriques et protohistoriques, des épées, des haches, des poignards et des pointes de lance. À l'intérieur, deux nécropoles reconstituées sont exposées, l'une appartenant à la période armoricaine de La Tène et l'autre au haut Moyen Âge. À l'extérieur, divers monuments funéraires et stèles du Néolithique et de l'âge du Fer sont visibles, parmi lesquels l'allée couverte de Run‑Aour.
Le parcours présente notamment des haches à ailerons du dépôt de Kergadavarn, un bracelet à fermoir et des tessons de poterie du Bronze moyen trouvés au Lividic, des pointes de flèches et un poignard triangulaire de Coatanéa, ainsi qu'un coffre funéraire du Bronze découvert près de la carrière du Bilou. On y voit aussi un vase de la nécropole de Penfoul, la reconstitution de la nécropole de Roz‑an‑Tremen avec ses tessons, les tombes reconstituées de Saint‑Urnel, des objets du site de Beg‑ar‑C'Hastel, des éléments d'industrie lithique de Kervouster et la statue‑menhir féminine de Laniscar (Le Trévoux).