Origine et histoire du Musée de Préhistoire
Le musée départemental de Préhistoire d’Île‑de‑France, situé à Nemours en Seine‑et‑Marne, est un établissement à vocation régionale présentant la Préhistoire du Bassin parisien, des premiers vestiges attestant la présence humaine il y a plus de 500 000 ans jusqu’à la fin de la période gauloise. Construit par l’architecte Roland Simounet entre 1977 et 1979 et achevé en 1980, le bâtiment associe béton brut de décoffrage et large surface vitrée. Inscrit à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques en octobre 2002, il a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle ». Adossé à la pente naturelle du terrain et installé dans un sous‑bois de pins, chênes, bouleaux, charmes, noisetiers et acacias parsemé de chaos de grès, le musée a été implanté pour limiter l’impact sur l’existant à partir d’un relevé topographique complet. L’architecte a choisi le béton brut en mimétisme avec les rochers environnants, en conservant les traces des coffrages pour donner au matériau une allure sylvestre, tandis que l’intérieur privilégie des matériaux naturels. Des patios‑jardins situés entre les salles évoquent les flores successives de la Préhistoire et, avec de grandes baies vitrées et des sheds de toit, laissent pénétrer la lumière naturelle de tous côtés. La topographie a été mise à profit : des rampes relient les niveaux et favorisent la circulation d’une salle à l’autre, permettant de contempler les objets en surplomb, comme lors des fouilles. Le programme comprend une salle de projection, une salle d’expositions temporaires et un double circuit de visite, pensé pour s’adapter aux publics scolaires, aux groupes d’adultes, aux visites individuelles et aux personnes en situation de handicap. Le projet scientifique initial, rédigé par Michel Brézillon et Jean‑Bernard Roy avec l’appui d’André Leroi‑Gourhan et de Georges‑Henri Rivière, a imposé des contraintes précises qui ont guidé la conception muséographique. Roland Simounet a dessiné l’ensemble des éléments muséographiques dans un esprit minimaliste afin de laisser la première place aux objets et aux reconstitutions des modes de vie. Le parcours principal, d’une durée d’environ une heure trente, se déroule de manière chronologique sur sept salles et peut être complété à tout moment par un circuit d’approfondissement comportant quatre salles supplémentaires. Les patios et de grands moulages de sols issus des sites de Pincevent et d’Étiolles restituent le travail de fouille et montrent les vestiges tels qu’ils apparaissent aux archéologues. La salle 1 présente un moulage de 30 m2 du site d’Étiolles et illustre les méthodes de fouille d’un campement de chasseurs nomades du Paléolithique récent. La salle 2 aborde le Paléolithique inférieur et moyen, avec une coupe stratigraphique et des restes de faune évoquant des périodes froides, ainsi que des outils taillés dont le biface. La salle 3 traite du Paléolithique supérieur et des ateliers de taille d’Étiolles et des Tarterêts, et expose la pierre gravée d’Étiolles, datée de 14 500 ans et représentative de l’art magdalénien. La salle 4 présente un moulage de 60 m2 du sol du site de Pincevent accompagné d’un spectacle audiovisuel expliquant les fouilles. La salle 5 montre des objets en bois découverts dans les dépôts tourbeux de Noyen‑sur‑Seine, parmi lesquels une pirogue monoxyle, et illustre les changements environnementaux et techniques du Mésolithique. La salle 6 traite du Néolithique, de l’agriculture et de l’élevage aux habitats fortifiés, des ateliers de fabrication de haches en silex et des pratiques funéraires collectives. La salle 7 présente l’âge du Bronze, ses techniques métallurgiques et ses dépôts intentionnels, ainsi que la transition vers l’âge du Fer, avec poteries, armes et éléments de parure, puis le passage aux époques historiques illustré par monnaies et importations romaines; le parcours se clôt par la présentation d’une grande barque d’époque carolingienne découverte à Noyen‑sur‑Seine. Le musée a bénéficié d’une importante campagne de rénovation qui a entraîné plus de huit mois de fermeture au public en 2018.