Origine et histoire du Musée des beaux-arts
Le musée d'Arts de Nantes présente un panorama des principaux mouvements artistiques français et européens du XIIIe siècle à nos jours et figure parmi les plus importantes collections publiques françaises hors de Paris. Il est accessible depuis la station Trébuchet, desservie par les bus 11 et 12. Il a été créé par l'arrêté consulaire du 14 fructidor an IX (1er septembre 1801) et a reçu des œuvres acquises par l'État ainsi que des dépôts du Musée central (aujourd'hui le Louvre). L'achat par la ville de la collection des frères Cacault a largement contribué à la richesse du musée, cette collection comptant plus d'un millier de peintures, plusieurs sculptures et des milliers de gravures. L'État a également envoyé au musée 43 tableaux en 1804 et 1809. À ses débuts, les œuvres étaient dispersées dans divers bâtiments municipaux en l'absence d'un lieu consacré. Le choix d'installer le musée à l'étage de la Halle aux Toiles fut arrêté en 1829 et le musée y fut inauguré en 1830, mais les espaces se révélèrent rapidement insuffisants malgré des extensions successives et le legs Clarke de Feltre qui donna au musée son nom pendant plusieurs décennies. Le bâtiment de la Halle, conçu à l'origine pour le marché, demeura longtemps inadapté à l'exposition des collections et fit l'objet de nombreuses critiques. L'État intervint ensuite pour encourager la construction d'un nouveau palais des Beaux-Arts ; un concours national fut organisé et l'architecte Clément Josso fut désigné, la fin du chantier étant assurée par Léon-Félix Lenoir en raison de contraintes budgétaires. Le nouvel édifice, baptisé « Palais des Arts », fut inauguré en 1900. La façade principale s'inspire des palais de la Renaissance italienne, flanquée de pavillons et ornée d'allégories exécutées par plusieurs sculpteurs, tandis que l'intérieur s'articule autour d'un vaste hall voûté, d'un double circuit de galeries sur deux niveaux et d'un patio éclairé par une verrière, desservis par un monumental escalier à double volée orné d'une fresque de Hippolyte Berteaux. Les façades, les toitures et l'escalier d'honneur sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 29 octobre 1975. Jusqu'en 1985, le bâtiment abrita également l'essentiel de la bibliothèque municipale, et les espaces du rez-de-chaussée furent rénovés dans les années 1980 pour l'accrochage de l'art moderne et contemporain. Au début du XXIe siècle, la municipalité a décidé d'engager une rénovation et une extension ; le concours international fut remporté en 2009 par l'agence Stanton Williams chargée aussi de la scénographie et des aménagements urbains visant à ouvrir le musée sur la ville. Fermé pour travaux en décembre 2011, le musée devait être agrandi pour atteindre environ 17 000 m² et intégrer la chapelle de l'Oratoire ; le chantier fut prolongé, notamment en raison de la présence d'eau souterraine, et la réouverture eut lieu en 2017 avec un coût révisé et des adaptations techniques. Lors de la réouverture en juin 2017, l'entrée, le hall et l'escalier historiques ont été préservés ; le patio a été équipé pour le contrôle climatique et la verrière entièrement restaurée, tandis que façades, sculptures et parquets ont bénéficié d'une restauration d'ampleur. L'extension comprend le Cube, un bâtiment de 2 000 m² destiné à l'art contemporain, conçu pour dialoguer avec le Palais, ainsi qu'un bâtiment relié par le sous-sol hébergeant le cabinet d'arts graphiques et les fonds documentaires. Les travaux ont ajouté un auditorium de 160 places, des salles pédagogiques, des réserves en sous-sol, une librairie-boutique et un café-restaurant, et ont permis d'accroître de 30 % les surfaces d'exposition pour présenter environ 900 œuvres. La chapelle de l'Oratoire, construction du XVIIe siècle classée monument historique, est devenue propriété de la ville et, restaurée, elle est désormais accessible depuis l'intérieur du musée. Les collections couvrent plus de 900 peintures, sculptures, photographies, vidéos et installations, du Moyen Âge à l'art contemporain, et comprennent des dépôts du Fonds régional d'art contemporain des Pays de la Loire et du Centre Pompidou ; elles font du musée le plus important de l'Ouest de la France. On y rencontre des chefs-d'œuvre et des noms majeurs de différentes époques — parmi eux La Tour, Courbet, Delacroix, Monet, Picasso, Kandinsky, Soulages ou Kapoor — ainsi qu'un ensemble remarquable d'italiens primitifs et d'œuvres d'inspiration caravagesque en provenance de la collection Cacault. Le cabinet d'arts graphiques conserve environ 13 500 œuvres sur papier et tissu, dont les albums Cacault et d'importantes séries du XIXe au XXIe siècle. L'accrochage privilégie désormais le dialogue entre époques, confrontant anciennes et récentes créations pour éclairer différemment les œuvres et stimuler la curiosité du public. Les collections se sont constituées grâce aux envois de l'État, aux achats de la Ville et à de nombreux dons et legs, parmi lesquels figurent la collection Cacault, le legs Clarke de Feltre, la donation Urvoy de Saint-Bedan, les dons de Gildas Fardel et Anne Dehez, ainsi que le legs Jacqueline-Françoise Boejat. Un an après sa réouverture, le musée a accueilli 400 000 visiteurs, dépassant les prévisions de fréquentation. Le musée organise par ailleurs des expositions temporaires régulières et est administré par une commission de surveillance entourant une équipe de conservateurs et de directions.