Origine et histoire du Musée des beaux-arts
Le musée des Beaux‑Arts Jules Chéret, installé dans l’ancienne villa dite Les Baumettes, est un musée municipal de la ville de Nice. La construction de la villa a été engagée à partir de 1875 pour le prince russe Léon Kotchoubey ; le chantier, repris et achevé par l’Américain James Livingston Thompson avec l’architecte niçois Constantin Scala, donna naissance à une demeure d’inspiration renaissance italienne. Après le décès de James Thompson dans la villa et une vente en 1920 suivie d’un morcellement partiel du parc, la ville de Nice acquit l’édifice en 1925 et l’ouvrit au public comme musée des Beaux‑Arts, sous le nom de palais des Arts, musée Jules Chéret, en 1928. Les façades à l’architecture génoise maniériste et les toitures de l’édifice ont été inscrites aux monuments historiques par arrêté et classées ultérieurement.
L’origine des collections remonte à un dépôt de l’État souhaité après l’annexion de Nice à la France sous Napoléon III ; privé de locaux, ce dépôt cohabita d’abord avec les archives et la bibliothèque, trouva ensuite des locaux boulevard Dubouchage puis avenue Notre‑Dame, avant d’être définitivement installé aux Baumettes. Le fonds du musée s’est enrichi par de nombreuses donations et legs de collectionneurs privés, parmi lesquels Félix Ziem, Fanny Trachel, Marie Bashkirtseff (par sa mère), le baron Joseph Vitta, Madame Dufy, Maurice Fenaille, la famille Mossa, ainsi que Aline Avigdor, Ethel Messiah et des amis de Michel de Tarnowsky. Depuis 2023, un partenariat scientifique avec le musée d’Orsay accompagne notamment les prêts nationaux et internationaux du musée.
La visite se déroule sur deux niveaux. Après le patio, ancien jardin d’hiver surmonté d’une haute verrière Belle Époque, le rez‑de‑chaussée présente des œuvres allant des primitifs régionaux au XVIIIe siècle, avec une grande salle consacrée à la dynastie des Van Loo ; y figurent des peintures de Louis Bréa, Bronzino (dont un Christ en croix récemment redécouvert), Jan Brueghel l’Ancien, Abraham Bloemaert, Hendrick van Balen, Francesco Guarino, Francesco Cozza, Jean‑Honoré Fragonard, Natoire, Hubert Robert ainsi que Carle van Loo et sa famille. L’escalier monumental mène au premier étage, principalement dédié aux sculptures et peintures académiques du XIXe siècle, où sont également représentés les impressionnistes, postimpressionnistes, nabis et fauves ; on y rencontre des œuvres d’Alexandre Cabanel, Benjamin Constant, Eugène Boudin, Claude Monet (Falaise de Fécamp), Alfred Sisley, Édouard Vuillard, Pierre Bonnard, Louis Valtat, Raoul Dufy, Charles Camoin, Kees van Dongen et Marie Laurencin, ainsi que des sculptures de Jean‑Baptiste Carpeaux, Charles Joseph Lenoir, François Rude et Auguste Rodin. Le musée conserve aussi l’autoportrait de Louise Catherine Breslau parmi les œuvres léguées par Madeleine Zillhardt et de nombreuses peintures de Marie Bashkirtseff. Parmi les pièces remarquables figurent encore le Christ en croix de Bronzino, le Portrait d’homme âgé de Fragonard, Le Saut du Doubs de Gustave Courbet, La Servante du harem de Paul‑Désiré Trouillebert, l’autoportrait de Breslau et Le Déjeuner sur l’herbe de Jules Chéret (1904).
Collection
Le musée doit sa collection à une succession de donations de collectionneurs privés : Félix Ziem, Fanny Trachel, Marie Bashkirtseff-mère, le baron Joseph Vitta, Madame Dufy, Maurice Fenaille, la famille Mossa, et plus récemment par les legs d'Aline Avigdor et d'Ethel Messiah, et par les amis de Michel de Tarnowsky.
