Origine et histoire
Le musée de Lille trouve son origine dans la décision prise par Bonaparte, Premier Consul, qui signe le 1er septembre 1801 l'acte de naissance de l'établissement et permet à l'État d'attribuer 46 œuvres à la ville. En 1803 la collection est installée dans la chapelle de l'ancien couvent des Récollets, rue des Arts. L'idée d'un musée départemental s'était déjà esquissée lors de l'ouverture en 1775 d'une académie des Beaux-Arts ; une école de dessin existait depuis vingt ans et des Salons d'artistes se tiennent de 1773 à 1788, puis de 1799 à 1808. En 1795 le peintre Louis Watteau est chargé de dresser l'inventaire des centaines de tableaux saisis et entreposés dans le couvent des Récollets. Le musée ouvre officiellement en 1809 avec un catalogue de 109 œuvres. En 1834 la ville reçoit l'important legs Wicar. En 1850 le musée s'installe dans les salles lumineuses et spacieuses du nouvel Hôtel de Ville, place Rihour, bâtiment conçu par l'architecte Charles César Benvignat dans le style Renaissance ; le deuxième étage est alors entièrement dédié au musée et compte au moins onze salles. La seconde moitié du XIXe siècle voit un fort dynamisme des conservateurs et des commissions artistiques : entre 1848 et 1862, 122 tableaux viennent enrichir les collections. Alexandre Leleux lègue en 1873 une collection de maîtres flamands et hollandais. Brasseur contribue également à l'enrichissement des collections, de même que Reynart, qui, avec deux amis, acquiert et offre au musée une œuvre de Goya tandis que le musée acquiert une autre toile de ce maître. Une pièce très remarquée de l'époque est la « Tête de cire », attribuée alors à Raphaël. Après plusieurs décennies d'accroissement, un nouveau bâtiment exclusivement consacré aux arts ouvre en 1892. Durant la Première Guerre mondiale, Lille est occupée dès le 12 octobre 1914 ; le musée est réquisitionné peu après mais reste ouvert jusqu'en 1918. En 1977 la donation Masson enrichit notablement les collections impressionnistes ; Denise Masson, spécialiste de l'islam et traductrice du Coran, concrétise ainsi une intention exprimée dès 1921 par son père Maurice Masson. Le musée rénové rouvre ses portes en 1997.