Musée du château à Châtillon-sur-Colmont en Mayenne

Musée du château

  • 53100 Châtillon-sur-Colmont
Musée du château
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Intérêt : La mention la plus ancienne de Mayenne remonte aux alentours de 778, époque à laquelle Charlemagne restitue à l’évêque du Mans une villa de ce nom. Au IXe siècle, le Maine subit des attaques des Bretons, surtout entre 840 et 870. La construction du palais de Mayenne accompagne la reprise en main de la zone frontalière sous Charles le Chauve. Elle est attribuée, vraisemblablement aux premiers comtes du Maine, alliés par famille à la dynastie carolingienne. Vers 920, le bâtiment de bois est remplacé par un bâtiment de pierre comprenant : . un corps rectangulaire à deux niveaux, dont la salle haute, bien éclairée par une suite de fenêtres, devait être destinée aux réceptions ; . une tour carrée, servant peut-être d’habitation; . une tourelle d’escalier appuyée contre la tour ; . des terrasses d’accès contre trois des faces du bâtiment. Peu après, une enceinte en pierre succède au rempart en terre. Au XIe siècle, le Maine n’est plus menacé par la Bretagne mais par l’Anjou et la Normandie. Geoffroi de Mayenne (v. 1030 - 1098) qui garde le château pour les comtes du Maine profite d’un affaiblissement de ces derniers pour se l’approprier, vers 1040. Il participe aux luttes seigneuriales, notamment contre Guillaume de Normandie lorsqu’il s’empare du Maine. À cette occasion, le château est incendié en 1063. ’une des modifications majeures de cette période est l’ajout d’un étage au bâtiment carolingien au XIIe siècle. Parallèlement, les niveaux inférieurs, dont la salle basse, sont remblayés. Si la distribution des espaces carolingiens reste inchangée dans son ensemble, quelques transformations des ouvertures sont effectuées. On insère ainsi dans la tour carrée des portes en granite, dont une donne accès à la salle carolingienne, l’autre vers la haute cour. À la même époque, un bâtiment résidentiel est accolé au rempart de la haute cour. Il n’en reste aujourd’hui que deux baies géminées et une cheminée, visibles dans le mur de la courtine. En lutte contre l’empire Plantagenêt, qui s’étend de l’Angleterre à l’Aquitaine, Philippe-Auguste rattache le Maine au domaine royal en 1206. Juhel II de Mayenne, qui a pris le parti du roi, renforce son pouvoir, mais sa mort, en 1220, marque l’extinction de la lignée des Mayenne. Les nouveaux seigneurs, héritant du château par mariage, y résident de moins en moins souvent. Au cours du XIIIe siècle, le château connaît d’importantes transformations qui en font une puissante forteresse, adoptant les principes défensifs de l’époque de Philippe-Auguste. La principale nouveauté consiste en la création d’une vaste basse cour, ce qui quintuple la superficie de l’ensemble. La haute cour elle-même est dotée de tours et d’un châtelet d’entrée. Les modifications concernent aussi le logis primitif. Sa capacité défensive s’accroît par la construction d’une tour-donjon cylindrique à l’angle nord-est. En même temps, son aspect intérieur est ennobli par la construction de voûtes, ce qui nécessite une réorganisation des ouvertures, et par la réalisation d’un décor peint. Propriété des ducs d’Anjou depuis 1360, le château de Mayenne n’est plus une résidence aristocratique à la fin du Moyen Âge, mais un lieu de garnison. C’est à ce titre qu’il participe aux événements de la guerre de Cent Ans (1337 - 1453). Il est une première fois occupé par les Anglais de 1361 à 1364. Le Maine est envahi après la défaite française d’Azincourt (1415). Le château de Mayenne, pris en 1425 et occupé par John Falstaf, demeure aux mains des Anglais jusqu’en 1448. Durant cette période la fonction résidentielle du château est quasi anecdotique. Il sert essentiellement de garnison. De nouveaux bâtiments, forge, cellier voûté, sont érigés dans la haute-cour pour répondre aux nouveaux besoins. Suite à la dernière occupation, des modifications architecturales sont réalisées afin d’assurer une meilleure défense du site. Une imposante tour pouvant porter des canons et résister aux tirs, ainsi qu’une terrasse d’artillerie sont construites pour renforcer le château. Des mâchicoulis et des canonnières sont ajoutés sur deux tours et sur les murs côté rivière. Le château connaît ses derniers usages militaires lors des guerres de Religion. Il appartient alors à Charles de Lorraine, chef de la Ligue après l’assassinat du duc de Guise (1588). L’armée royale en prend définitivement le contrôle en 1592. Il s’ensuit une régression de ses caractères résidentiels et défensifs : destruction des bâtiments de la haute cour et arasement des tours après 1695. La basse cour est transformée en parc. La première mention certaine de la transformation du château en prison remonte à 1674. Le Conseil général de la Mayenne acquiert le château en 1824. Plusieurs aménagements sont entrepris afin d’accueillir des prisonniers toujours plus nombreux. En 1826 le bâtiment principal est agrandi vers le sud. D’autres transformations s’ensuivent : - modification des ouvertures ; - construction d’un mur pour séparer la cour des hommes de celle des femmes ; - modification totale de la toiture… Des plans de 1837-1838 nous renseignent sur l’aménagement du château et de la haute-cour. Le château sert de prison jusqu’en 1936. Propriété de la commune depuis 1936, le château connaît divers usages jusqu’à la découverte des vestiges carolingiens en 1993. Aujourd’hui, le bâtiment présente au sein de la haute cour le musée du château de Mayenne. La basse cour a quant à elle été complètement revue pour proposer un lieu de promenade et de découverte agréable aux mayennais et aux touristes.

Origine et histoire

Des fouilles menées dès 1856 au gué Saint-Léonard par la société d'archéologie locale sous la direction de Charles Marie de Sarcus ont mis au jour d'importants indices d'activité humaine. Lors de campagnes en 1864-1865, plus de 26 000 pièces, majoritairement du Ier siècle après J.-C., ont été retrouvées, témoignant de pratiques rituelles liées au passage de la Mayenne. Ces collections ont d'abord été exposées dans une salle de l'hôtel de ville, puis transférées en 1905 dans une école rue Dupont-Grandjardin, où elles côtoyaient la bibliothèque. Le musée présentait alors des ensembles variés : archéologie, ethnologie, histoire naturelle et histoire religieuse, mais il a fermé en 1975 en raison de l'agrandissement de la bibliothèque et du faible intérêt porté à la plupart des collections, à l'exception des monnaies romaines du gué Saint-Léonard. En 1993, des travaux menés par l'Architecte des Bâtiments de France Jacques-Henri Bouflet, visant à installer un centre culturel dans le logis du château, ont mis au jour des séries d'arcatures carolingiennes. Ces découvertes ont conduit, en 1995, au classement du château comme site d'intérêt national par arrêté du ministère de la Culture et au lancement d'une procédure d'appel d'offres. En avril 1996, l'Oxford Archaeological Unit, en collaboration avec l'Université du Maine, a été choisie pour conduire des fouilles dirigées par Robert Early. Les investigations se sont déroulées en deux phases : 1996-1998 pour l'intérieur du bâtiment et des prospections, puis 1999-2000 pour la fouille de la haute cour, révélant une architecture et du mobilier archéologique remarquables. Face à ces résultats, la municipalité a décidé de créer un musée pour présenter ces découvertes au public ; le projet scientifique et culturel a été rédigé en 2000 par Jacques Naveau, la programmiste Elsa Gauter a finalisé le programme en 2001, le concours de maîtrise d'œuvre a été lancé en 2003 et le musée a ouvert en 2008. Dans le cadre du Pays d’art et d’histoire Coëvrons-Mayenne, le conseil général a réparti certaines collections départementales entre plusieurs sites et choisi le musée du château pour accueillir les collections médiévales, présentées dans la salle dite de la prison des femmes, située dans la partie sud agrandie au XIXe siècle lors de la période carcérale.

Liens externes

Conditions de visite

  • Téléphone : 02 43 00 17 17