Musée eucharistique du Hiéron à Paray-le-Monial

Crédit photo : Krzysztof Golik - Sous licence Creative Commons

Propriété d'une association cultuelle

Période

4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Le Musée du Hiéron en totalité (cad. AI 37, cf plan cadastral annexé à l'arrêté) : inscription par arrêté du 21 décembre 2015

Origine et histoire du Musée eucharistique du Hiéron

Le musée du Hiéron, musée français d'art sacré situé à Paray-le-Monial en Bourgogne du Sud, est classé musée de France et inscrit au patrimoine des monuments historiques depuis le 21 décembre 2015. Créé au XIXe siècle à l'initiative du jésuite Victor Drevon et du baron Alexis de Sarachaga, son nom, dérivé du grec hieros, signifie « sacré » ; il est considéré comme le plus ancien musée d'art sacré de France construit à cet usage. Les fondateurs ont réuni, à la fin du XIXe siècle, des centaines d'œuvres centrées sur le thème de l'eucharistie, en lien avec les sanctuaires de Paray-le-Monial et les apparitions du Christ à sainte Marguerite‑Marie Alacoque. Conçu par l'architecte parisien Noël Bion à la fin du XIXe siècle, le bâtiment mêle le vocabulaire du classicisme à des techniques modernes, comme l'utilisation d'une charpente métallique, ce qui lui confère un certain éclectisme. De forme triangulaire, il comprend une grande salle centrale octogonale coiffée d'une charpente de type Eiffel et entourée de quatre galeries éclairées par de larges verrières métalliques. Le portail monumental s'inscrit dans une travée composite surmontée d'un fronton cintré brisé à volutes et d'un fronton triangulaire. La grande salle, dite salle des Fastes, abrite trois peintures murales sur toiles marouflées d'Hugo d'Alési. Fermé au début des années 1990 à la suite d'un dégât des eaux, l'édifice a été entièrement rénové en 2005 par la municipalité de Paray‑le‑Monial avec les architectes Catherine Frenak et Béatrice Jullien ; les œuvres ont été restaurées au C2RMF de Versailles et sur place. Depuis sa réouverture, le musée propose un nouveau parcours muséographique thématique, des visites guidées pour tous les publics et une salle multimédia. En juillet 2017, deux couronnes de Romay de l'orfèvre Paul Brunet ont été dérobées durant la nuit. Dans la nuit du 24 au 25 septembre 2022, une tentative de vol visant le Via Vitae, œuvre monumentale de Joseph Chaumet, a échoué. Le 21 novembre 2024, des parties de cette même œuvre, estimée entre 5 et 7 millions d'euros, ont été dérobées lors d'un braquage ; le parquet de Mâcon a précisé qu'il s'agissait de quatre personnes « casquées, encagoulées et gantées » arrivées à moto et pénétrant dans le musée en tenant en joue visiteurs et employés avec une arme d'épaule. La principale collection du Hiéron comprend des peintures des XVIIe et XVIIIe siècles issues des écoles italienne, espagnole, allemande, française et flamande, où le thème de l'eucharistie est particulièrement présent après la Réforme catholique et le concile de Trente. On y remarque notamment La lévitation de saint Thomas de Cori (1786) d'Antonio Cavallucci, aux couleurs chatoyantes, Le bienheureux Bernardo Tolomei communiant les malades de la peste (école italienne, XVIIe siècle) et Intérieur d'église de Hendrik van Steenwijk II. Le fonds comprend aussi des œuvres plus anciennes, telles que le tympan provenant de l'église d'Anzy‑le‑Duc (XIIe siècle), quatre petits panneaux d'un triptyque représentant saint Ulrich d'Augsbourg, saint André, saint Étienne et saint Marc (XVe siècle, école allemande) et la statue en terre cuite dite Christ au sourire (début du XVIe siècle, France). Depuis sa réouverture en 2005, l'édifice abrite un Trésor National, la Via Vitae, chef‑d'œuvre réalisé par le joaillier Joseph Chaumet entre 1894 et 1904 dans ses salons parisiens de la place Vendôme ; présenté jusqu'en 1993 dans ces salons et peu accessible au public, ce panneau monumental de trois mètres de hauteur sur trois mètres de largeur et d'environ trois tonnes évoque la vie du Christ, de la Nativité à la Résurrection, et associe or et ivoire pour cent trente‑huit figurines, argent patiné et doré et cristal de roche pour une Trinité en gloire, ainsi que 195 diamants, 288 rubis et d'autres matériaux précieux. Parmi les œuvres plus récentes figurent Le Sacré‑Cœur de Maurice Denis, et le musée a reçu en 2007 une quarantaine de tableaux de Jean‑Georges Cornélius ; deux peintures d'Alfred Manessier, Le soir du Vendredi Saint et La Passion selon Saint Jean, y sont exposées depuis 2008, de même que trois œuvres de Jean Bertholle. Une exposition d'art contemporain est proposée chaque année, permettant de confronter les œuvres anciennes et récentes ; les programmations ont notamment présenté en 2012 des œuvres de Thomas Gleb, Georges Jeanclos et Max Wechsler, et en 2013 une exposition intitulée « Une spiritualité au féminin » réunissant dix‑huit artistes.