Musée gallo-romain de Vesunna à Périgueux en Dordogne

Musée Vestiges Gallo-romain Musée d'Archéologie gallo-romaine

Musée gallo-romain de Vesunna

  • 20 Rue du 26e Régiment d'Infanterie
  • 24000 Périgueux
Crédit photo : Jack ma - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

Gallo-romain

Patrimoine classé

Villa gallo-romaine (vestiges) (cad. E 1687p, 1688 à 1691, 1692p, 1693) : classement par arrêté du 25 octobre 1963

Origine et histoire du Musée Vesunna

Les vestiges de la villa gallo-romaine dite villa des Bouquets se situent à Périgueux et ont été incorporés au musée Vesunna, construit au-dessus d’eux et protégés au titre des monuments historiques. Découverts en 1959 à proximité de la tour de Vésone lors de sondages pour un projet de HLM, ces murs gallo-romains portent des enduits peints conservés sur environ un mètre de hauteur. Les fouilles menées de 1960 à 1968 par Claude Barrière, assisté de Max Sarradet, ont mis au jour le plan d’une domus présentant deux phases d’occupation : une construction au Ier siècle et un remblai d’environ un mètre au milieu du IIe siècle ; la maison comportait une cuisine, un triclinium, un balnéaire et s’articulait autour d’un jardin avec bassin ; les vestiges ont été classés monuments historiques en 1963. Entre 1973 et 1977, sous la direction d’Anne et Jean-Luc Tobie et de Marc Gauthier, les fouilles ont dégagé un péristyle à bassin au nord, une grande salle de réception au sud, plusieurs puits et une pompe en bois dans le puits oriental. Des sondages effectués de 1992 à 1995 sous la direction de Claudine Girardy Caillat ont préparé la construction du musée en se concentrant autour du chêne vert et de la zone du « mur épais », tandis qu’en 1999-2000 Luc Wozny a fouillé la rue au nord (le decumanus maximus) et mis au jour l’entrée de la domus. À la découverte, le site fut nommé « villa des Bouquets » d’après la rue voisine ; il est aujourd’hui désigné « domus de Vésone ».

La nécessité d’assurer la conservation du site a conduit à la création du musée : la décision municipale prise en 1992 sous l’impulsion de Xavier Darcos a abouti à un concours en 1993 et au choix du projet de Jean Nouvel. Confronté à la contrainte du classement au titre des monuments historiques, l’architecte a fondé son projet sur deux principes complémentaires, protéger et révéler le site. Pour protéger, un toit soutenu par quatorze piliers de neuf mètres de haut a été réalisé avec un impact au sol minimal ; ces piliers reposent sur des micro-pieux et des plots d’un mètre de côté, tandis qu’un mur en béton long de 90 mètres à l’ouest sert de contrefort à ce « toit parapluie ». Pour révéler, un patio aménagé autour d’un chêne vert ancien, le bâtiment dit « mur épais » à l’ouest et une barrière végétale au sud masquent le bâti moderne et favorisent l’immersion du visiteur. La visite débute à l’étage par une maquette de Vesunna restituant le plan urbain au IIe siècle, se poursuit sur deux mezzanines où l’architecture met en lumière la domus et développe le thème de la ville et de la vie publique, puis s’étend au site archéologique sur un platelage en bois posé sur une ossature métallique ; les vitrines présentent les objets du quotidien et, au-delà des parois vitrées suspendues, on distingue les restes du rempart du IVe siècle et la tour de Vésone. La maison Taillefer, peut‑être occupée par l’archéologue le plus connu de Périgueux, est protégée par la toiture débordante du musée. De l’extérieur, depuis le jardin de Vésone, le bâtiment se fond dans les arbres et ressemble à une fenêtre ouverte sur le passé.

Le musée Vesunna a été inauguré par Xavier Darcos et a ouvert au public le 12 juillet 2003. En 2013, pour ses dix ans, il a organisé des manifestations gratuites telles qu’un concert, un pique‑nique géant, une projection et une reconstitution d’un camp romain. La structure a reçu en 2013 le label « Tourisme et handicap » pour cinq ans et, en 2020, le label « Architecture contemporaine remarquable ».

L’exposition permanente rassemble les découvertes issues du territoire des Pétrocores ; les blocs de calcaire provenant du rempart du IVe siècle sont exposés le long du « mur épais » et la collection se répartit entre les mezzanines, qui illustrent la vie publique, et la domus, qui présente les objets du quotidien. Après la maquette de Vesunna, le visiteur observe décors et inscriptions des édifices publics, la mosaïque du forum, des maquettes du temple et de l’amphithéâtre, des vestiges d’aqueduc et des colonnes ; la seconde mezzanine aborde le monde funéraire avec des stèles extraites du rempart, puis la statuaire religieuse et le commerce avant de conduire à la domus. Une maquette au 1/50 restitue la domus de Vésone à la fin du IIe siècle ; la présentation thématique traite de l’eau — avec la pompe en bois retrouvée dans un puits — de la religion, du chauffage, de la nourriture, des jeux et des soins du corps, et s’organise autour du jardin central où s’expose une fresque représentant une riche faune marine sur fond bordeaux, datée du milieu du IIe siècle ap. J.-C. Une salle au premier étage est destinée aux expositions temporaires ; jusqu’au 4 novembre 2012, elle a accueilli des restitutions de villes antiques réalisées par Jean‑Claude Golvin.

Parmi les pièces et vestiges présentés figurent des vues de l’intérieur et de l’extérieur du musée et de la domus, une mosaïque gallo‑romaine, le sommet d’un monument funéraire dédié à un couple, un autel taurobolique dédié à Cybèle daté du IIe siècle, des restes de peintures murales et une sculpture de Mercure du IIe siècle. En 2022, le musée a accueilli 36 000 visiteurs.

Liens externes

Conditions de visite

  • Téléphone : 05 53 53 00 92
  • Contact organisation : 05 53 53 00 92