Origine et histoire du Musée Labenche d'art et d'histoire
L'hôtel Labenche est une maison de la Renaissance, à rez-de-chaussée et deux étages, organisée autour de deux cours, l'une ouvrant sur les cloîtres et l'autre servant de cour de récréation. Au rez-de-chaussée se trouve une grande salle qui servait de réfectoire et l'édifice conserve un escalier de style Renaissance. Le nom de l'hôtel vient de la famille de Calvimont, originaire de Dordogne, qui se tint seigneurs de La Labenche dès le début du XVIe siècle. Jean de Calvimont, pourvu en 1522 de la charge du greffe civil et criminel en la sénéchaussée du Bas-Limousin, est très vraisemblablement l'auteur des premières campagnes de construction. Vers 1540-1550 fut élevé un premier corps de logis desservi par un grand escalier et prolongé par une galerie sur jardin ; vers 1560 l'ensemble fut complété par un corps de logis élevé sur portique en retour sur une cour d'honneur, avec façade sur la rue actuelle Blaise-Raynal. L'hôtel resta dans la famille de Calvimont jusqu'en 1723, puis passa aux mains du duc de Noailles puis de la famille de Sahuguet d'Amarzid ; il appartenait aussi au président Dumas du parlement de Bordeaux lorsque Louis XIII y fut reçu lors de son passage à Brive. En 1829 l'évêque de Tulle acheta l'hôtel pour y installer un petit séminaire et d'importants travaux de transformation furent entrepris : entre 1829 et 1832 une aile nord fut élevée en partie sur l'emplacement des anciennes écuries, deux travées du corps sur portique furent démolies et la façade sur rue ainsi que les portails furent refaits. L'acquisition de l'ancien hôtel de Gilibert en 1873 permit de construire une nouvelle chapelle ; la galerie antérieure fut alors détruite et certains éléments sculptés remployés dans les baies de la nouvelle chapelle. En 1876 le séminaire s'agrandit au nord par l'achat de la maison de Seilhac et la construction de nouvelles salles de classe, avec l'intervention bénévole de l'architecte Jean-Baptiste Vicant. La loi de séparation entraîna la fermeture du séminaire en 1906 ; les locaux furent d'abord attribués au bureau de bienfaisance avant d'être acquis par la ville en 1908, qui fit démolir la chapelle pour y ériger un immeuble. Plusieurs projets de restauration au XXe siècle furent partiellement ou totalement réalisés : un projet d'Henri Chaine en 1915, des travaux menés par l'architecte Mayeux entre 1920 et 1922, le remplacement en 1922 de la couverture en terrasse de l'aile nord par un toit d'ardoise, puis une importante campagne menée par l'architecte Creusot entre 1952 et 1955 portant sur toitures, maçonneries et décors de façade ; l'entreprise Brousse prit en charge le gros-œuvre, l'atelier Maimponte restaura le décor sculpté en 1955 et le maître-verrier Chigot restaura des vitraux posés en 1940. Entre 1983 et 1989 l'ensemble fit l'objet d'une restauration complète pour permettre l'installation du musée municipal d'art et d'histoire, transféré de l'ancien couvent des Clarisses. Classé monument historique en 1886, l'hôtel abrite depuis 1989 le musée Labenche, officiellement musée d'art et d'histoire de Brive-la-Gaillarde, et le musée a reçu l'appellation « musée de France » en 2002. Le musée présente des collections pluridisciplinaires — naturalia, archéologie, beaux-arts, numismatique et ethnographie — et conserve environ 60 000 objets, dont 5 000 sont exposés, illustrant près de 100 000 ans d'histoire locale. Parmi les pièces remarquables figurent des croix de procession médiévales, la tête sculptée dite « La Bernardine » en calcaire polychrome, une mosaïque romaine, ainsi qu'un ensemble exceptionnel de dix tapisseries de la manufacture royale de Mortlake datant du XVIIe siècle. Le musée occupe dix-sept salles dédiées aux collections permanentes et aux expositions temporaires, centrées sur l'histoire de Brive et de la Corrèze. Depuis sa création et son transfert, la direction du musée a été assurée successivement par Ernest Rupin (1884-1909) puis par plusieurs conservateurs, jusqu'à l'actuel conservateur Vincent Rigau-Jourjon, en poste depuis 2018.
