Origine et histoire du Musée sundgauvien
L'Ancienne maison du Bailli, édifice du XVIe siècle situé à Altkirch, abrite depuis 1952 le Musée Sundgauvien. Longtemps résidence du bailli de la seigneurie d'Altkirch, elle est traditionnellement désignée comme « maison du bailli », édifice seigneurial. La façade sur rue, considérée comme la partie la plus remarquable, présente un élégant garde‑corps en fer forgé et des fenêtres Renaissance en triplet reprises sur la façade latérale, laquelle est flanquée d'une tourelle d'escalier en vis. Le décor des chambranles situe la construction au XVIe siècle, sans doute dans la deuxième moitié du siècle. La girouette sommant la tourelle porte la date 1652, dont la signification n'a pas été vérifiée. Certaines ouvertures du gouttereau arrière ont été refaites au XIXe siècle et un bâtiment de la cour arrière a été démoli à la fin du XIXe siècle ou au XXe siècle. Le terrain aujourd'hui bâti au n°3 de la même rue semble avoir été, au XVIIIe siècle, un jardin dépendant de l'édifice. La ville a acquis les locaux en 1952 et a alors modifié la distribution intérieure ; l'escalier en vis de la tourelle dessert les salles des étages supérieurs. Le bâtiment est inscrit aux Monuments historiques le 9 septembre 1986 et est reconnu comme monument historique.
Musée de France implanté dans la région naturelle et historique du Sundgau, au sud de l'Alsace, le Musée Sundgauvien présente des collections d'archéologie, d'histoire, d'arts et traditions populaires et de beaux‑arts, accordant une place importante à l'œuvre du portraitiste alsacien Jean‑Jacques Henner. L'origine du musée remonte à une collection de haches celtiques commencée en 1874, qui a conduit à la création du musée en 1877 par Gustave Kubler, premier conservateur. Les collections d'archéologie et d'histoire exposent minéraux, fossiles, pierres taillées et céramiques témoignant de l'histoire ancienne du Sundgau, ainsi que des objets gallo‑romains et mérovingiens. Au deuxième étage, des objets et des reconstitutions évoquent la Première et la Seconde Guerre mondiale, notamment une reconstitution d'abri de la Première Guerre mondiale et des équipements de la Seconde. Sont également présentés des ensembles liés à la culture de Michelsberg (Spechbach‑le‑Bas) et un carreau de poêle à motif floral provenant de Zimmersheim (XVIe siècle).
Les salles consacrées aux beaux‑arts mettent l'accent sur des artistes régionaux — Léon Lehmann, Marie‑Augustin Zwiller, Jean Benner, Arthur Schachenmann, Robert Breitwieser — et surtout sur Jean‑Jacques Henner, dont le musée conserve principalement une série de portraits, dont un autoportrait, ainsi qu'un Christ aux donateurs déposé par l'église de Bernwiller et des aquarelles d'inspiration italienne. La sculpture est représentée par l'enfant du pays Félix Voulot, travaillant le bois (La Mort) et par Jean Pottecher dans la pierre, ainsi que par des œuvres de notoriété nationale comme la Bacchante aux lauriers de Jean‑Baptiste Carpeaux; le musée conserve aussi des épreuves en plâtre. Parmi les pièces signalées figurent La Vierge à l'Enfant de Charles Goutzwiller, l'Autoportrait de Jean‑Jacques Henner et Jeune femme lisant de Marie‑Augustin Zwiller.
La section des arts et traditions populaires reconstitue la vie quotidienne du Sundgau à travers meubles (armoires, buffets), poêles en faïence, objets et ustensiles divers ; une salle est consacrée aux costumes, à la lingerie et aux bonnets brodés, avec des ensembles tels qu'un intérieur sundgauvien incluant une armoire peinte Olmer, une crécelle, un costume traditionnel et des objets protecteurs contre le diable. Le musée organise par ailleurs des expositions temporaires, par exemple l'exposition « Pharmacie des campagnes et pharmacie des villes » (8 juillet‑9 septembre 2012).