Origine et histoire du Musée Tavet-Delacour
L'hôtel d'Estouteville, hôtel particulier de la fin du XVe siècle élevé par le cardinal Guillaume d'Estouteville, archevêque de Rouen, fut autrefois la demeure du grand vicaire de Pontoise. Il abrite entre autres le musée Tavet-Delacour et fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 2 novembre 1926. Le musée est actuellement fermé au public.
Les collections municipales, qui ont conservé un fonds historique, sont aujourd'hui consacrées principalement au XXe siècle ; elles se sont structurées autour de la donation Freundlich de 1968 et comprennent des œuvres d'Arp, Matisse, Legros, Signovert et des toiles d'Otto Freundlich (1878-1943), l'un des précurseurs de l'abstraction. Le musée présente également, dans le cadre d'expositions, des sculptures médiévales et des manuscrits du XVIIIe siècle, ainsi que des manifestations relevant de la programmation du musée Camille-Pissarro.
Parmi les réserves figurent des reliques acquises au début du XIXe siècle par Madame Tavet, issues de la profanation des tombes de la basilique Saint-Denis en 1793 : la mâchoire de Dagobert, un fragment de crâne de saint Louis, des dents d'Henri III, une dent mandibulaire d'Henri IV portant un bridge en métal doré, la chevelure de Philippe Auguste et la jambe momifiée de Catherine de Médicis.
Le musée conserve aussi sept grandes toiles peintes à la colle (détrempe) du XVIIIe siècle représentant des chinoiseries, provenant des murs de l'ancien château des comtes de Maupeou d'Ableiges et exposées en 1975-1976. Dans son jardin se trouve l'allée couverte néolithique de Dampont, déplacée depuis la commune d'Us : ce monument funéraire de la civilisation de Seine-Oise-Marne est notable pour sa fermeture en trou d'homme et pour la présence d'une sculpture dite de la « déesse des morts ».
Parmi les expositions récentes figurent des hommages à Jean Signovert et à Claude Grobéty en 1982, ainsi qu'une présentation de Pontoise par la photographe Sabine Weiss en 1992.
