Origine et histoire du Musée Thomas Henry
Le musée Thomas-Henry tire son nom du marchand d'art et mécène cherbourgeois qui, à partir de 1835, initie sa création en faisant don de 163 peintures et 4 bas-reliefs à sa ville natale afin d’« allumer le flambeau des arts ». Sa collection, soigneusement ordonnée et d’ambition pédagogique, couvre les grands mouvements picturaux de l’art occidental du XVe au XIXe siècle et met l’accent sur les maîtres flamands et hollandais ainsi que sur le classicisme français. On y trouve une large part de scènes de genre, de portraits et de natures mortes du Nord, complétées par des peintures d’histoire et de paysages de la tradition classique. Thomas Henry manifeste également une attention particulière pour la Renaissance italienne et flamande du XVe siècle et pour les clairs-obscurs de l’école espagnole du XVIIe siècle, peu représentés alors en France. La donation initiale forme encore aujourd’hui le cœur historique des collections, qui s’enrichissent ensuite d’envois de l’État et de libéralités de particuliers. Le sculpteur Armand Le Véel, devenu conservateur en 1885, lègue une série de statuettes à sujets historiques et une collection d’objets d’art inspirée du Moyen Âge. En 1915, les œuvres de jeunesse de Jean‑François Millet, notamment un ensemble de portraits représentant ses proches, rejoignent le fonds grâce à l’initiative du docteur Ono. Au XXe siècle, des artistes normands tels que Guillaume Fouace et Félix Buhot, ainsi que des œuvres liées à Jules Barbey d’Aurevilly, intègrent les cimaises. Les collections s’enrichissent aussi de peintures du XIXe siècle issues des Salons et d’œuvres proches du symbolisme. À la fin des années 1970 la Ville décide de construire un centre culturel abritant la bibliothèque et le musée ; les collections y sont transférées en 1983, offrant de vastes espaces d’exposition sur deux niveaux. Fermé en 2012 pour mise aux normes de sécurité et d’accessibilité, le musée profite de cette période pour repenser complètement ses espaces. Entièrement rénové entre 2012 et 2016, il présente aujourd’hui plus de 400 œuvres réparties sur 1 500 m², avec pour objectif de mieux mettre en valeur les collections et de répondre à la curiosité des publics.
