Origine et histoire du Museumotel l'Utopie
Architecte spécialisé dans les maisons bulles et l'architecture organique, Pascal Haüsermann conçoit, avec sa compagne Claude Costy, un ensemble hôtelier sur une petite île fluviale de Raon-l'Étape (Vosges). Commandé par l'hôtelier Maurice Thiery après la découverte des maisons bulles dans la presse, le projet voit le jour en 1967 et s'achève entre 1967 et 1969. Le complexe comprend onze pavillons au total : une grande bulle de réception avec cuisine et un petit restaurant ou espace polyvalent à l'étage, une cellule de service pour le gardien et neuf pavillons destinés à l'hébergement. Les neuf chambres bulles, disposées en arc de cercle au fond de la presqu'île, se composent de trois unités pouvant loger une famille de quatre personnes et de six unités prévues pour deux personnes. Haüsermann inscrit sa démarche dans un principe liant le fonctionnel à l'esthétique et plaçant l'homme au cœur du projet ; la forme ronde des coquilles s'inspire de la nature et se rapproche du travail sculptural. La construction utilise la technique du voile de béton projeté et des matériaux industriels, caractéristiques de son approche organique. À l'origine nommé Motel l'Eau Vive, le site a été rebaptisé Museumotel l'Utopie entre 2007 et 2015, puis a retrouvé son nom d'origine en 2019 avec un nouveau propriétaire. Après une période d'abandon et des transformations significatives opérées par un propriétaire privé en 2003, le complexe a été acquis et restauré par une équipe de passionnés. Les chambres présentaient autrefois des décors individualisés, couvrant des esthétiques des années 1950 aux années 1970, et comportaient des chambres thématiques telles que « Pop Art », « Zen » ou « Love Bubble ». La bulle principale abritait le Café de l'Utopie, destiné à accueillir expositions et concerts. L'ensemble, inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 9 juillet 2014, a fait l'objet de travaux de réhabilitation et de rénovation conduisant à une réouverture en juillet 2024. Le réaménagement du jardin a été confié à une paysagiste et le site est désormais entièrement piétonnier.