Nécropole dolménique des Prés à Acon dans l'Eure

Patrimoine classé Sites archéologique Nécropole

Nécropole dolménique des Prés à Acon

  • 7-11 Rue des Laris
  • 27570 Acon
Nécropole dolménique des Prés à Acon
Nécropole dolménique des Prés à Acon
Nécropole dolménique des Prés à Acon
Nécropole dolménique des Prés à Acon
Nécropole dolménique des Prés à Acon
Nécropole dolménique des Prés à Acon
Nécropole dolménique des Prés à Acon
Nécropole dolménique des Prés à Acon
Crédit photo : X-Javier - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

Néolithique moyen

Patrimoine classé

Nécropole (cad. C 85, 94) : inscription par arrêté du 24 février 1998

Origine et histoire de la Nécropole

La nécropole dolménique des Prés d'Acon, située sur la commune d'Acon dans l'Eure, constitue un ensemble de sépultures mégalithiques implanté dans la plaine alluviale de l'Avre, au milieu d'une prairie et parallèlement à la rivière. Le site comprend six ensembles de dalles et de blocs : quatre sont alignés selon un axe est‑ouest et deux autres en sont déviés, l'ensemble s'étendant sur 110 m. Quatre grandes dalles horizontales apparaissent avec de petits blocs verticaux, et deux ensembles isolés de deux blocs chacun correspondent à des monuments plus dégradés. Chaque ensemble repose sur un amas de blocs de silex d'environ 10 à 15 m de diamètre et 0,6 à 0,7 m d'épaisseur, recouvert ensuite par une dalle. Ces amas se composent de deux couches : une couche inférieure de gros rognons de silex juxtaposés et une couche supérieure de petits galets de silex, dans laquelle sont noyés quelques supports verticaux en silcrète ou en grès. Des traces d'incendie postérieures à l'édification ont été relevées ; elles ont partiellement détruit certains monuments. Deux des ensembles sont séparés par une bande d'environ 1,5 m de large pavée de grandes dalles jaunâtres de grès tertiaire, matériau absent des environs. Une chambre funéraire a été repérée grâce à quatre blocs mégalithiques dressés, trois en silcrète et un en grès, mais son état de destruction empêche toute reconstitution précise de son architecture. Une sépulture individuelle ovale, orientée est‑ouest et mesurant 1,5 m sur 0,5 m, était couverte de 0,2 m de galets ; l'examen du squelette montre une inhumation directe dans la terre, le corps couché avec une flexion limitée du côté droit. Des produits de débitage ainsi que deux outils — un grattoir et une petite lame à retouches bilatérales — ont été découverts dans cette tombe. Le mobilier archéologique et des datations au radiocarbone réalisées sur un petit lot de charbons de bois rattachent l'ensemble au Néolithique moyen II ; un tesson caractéristique de la culture de Cerny et des charbons datés en laboratoire vers 3 800 av. J.-C. confirment ce rattachement. Dans les couches les plus profondes, des produits de débitage de caractère lamellaire permettent de reconnaître des occupations mésolithiques. La structure des monuments, décomposable en trois phases — usage des rognons de silex, puis des galets, puis couverture par la dalle — suggère une élévation progressive sur plusieurs périodes. Des traces d'incendie relevées sur un monument ont été datées par radiocarbone vers la fin de l'âge du bronze. Ce type de nécropole est quasiment unique dans le Bassin parisien. Le site, oublié par la suite, a été découvert en 1972 par François Carrière puis redécouvert au début des années 1980 par Régis Dodin ; des prospections menées en 1993, 1995 et 1996 ont confirmé son intérêt et ses similitudes avec d'autres sépultures néolithiques, notamment « La Chaise » à Malesherbes et le site de Changé situé à 42 km. Ces éléments ont conduit à l'inscription du site au titre des monuments historiques par arrêté du 24 février 1998.

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