Nécropole mégalithique de la Pointe du Souc'h à Plouhinec dans le Finistère

Patrimoine classé Sites archéologique Nécropole

Nécropole mégalithique de la Pointe du Souc'h à Plouhinec

  • Route de la Corniche-Menez-Dregan
  • 29780 Plouhinec
Nécropole mégalithique de la Pointe du Souch à Plouhinec
Nécropole mégalithique de la Pointe du Souch à Plouhinec
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Crédit photo : Raphodon - Sous licence Creative Commons
Propriété du département

Période

Néolithique

Patrimoine classé

Nécropole mégalithique (cad. ZW 103) : classement par arrêté du 9 avril 1979

Origine et histoire de la Nécropole mégalithique

La nécropole mégalithique de la pointe du Souc'h, à Menez Dregan sur la commune de Plouhinec (Finistère), est un ensemble de sépultures néolithiques comprenant une tombe en fosse et cinq dolmens intégrés à un cairn. En 1844, le Chevalier de Fréminville décrivit le site et le qualifia à tort de « sanctuaire druidique », en signalant une enceinte de pierres dressées et plusieurs dolmens proches. La première fouille documentée fut menée par Alexis Grenot en 1870-1871, qui mit au jour une structure compartimentée et un important mobilier ; le site servit néanmoins de carrière jusqu'aux années 1970 et fut classé monument historique par arrêté du 9 avril 1979. À partir de 2000, Michel Le Goffic réalisa plusieurs campagnes de fouilles sur sept ans, suivies d'une restauration partielle.

Le monument est constitué d'un cairn de 42 mètres de long sur 11 mètres de large, résultat d'ajouts successifs durant le Néolithique moyen et jusqu'au Néolithique final. À l'origine se trouve une tombe en fosse creusée de 2,15 m de long sur 1,20 m de large et profonde de 0,20 à 0,30 m jusqu'au gneiss, orientée est-nord-ouest / sud-ouest, dont les bords intérieurs étaient plaqués de dalles. Elle contenait deux vases attribués à la culture de Cerny — l'un à ouverture ovale, l'autre en forme de bouteille — ainsi que cinq armatures de flèches, un briquet de silex avec fragment de pyrite et une lame de hache polie en éclogite ; l'ensemble était recouvert d'une couche limoneuse et de plaquettes en gneiss formant un tertre d'environ 8 m sur au moins 26 m. La datation au radiocarbone situe cette sépulture entre 4530 et 4360 av. J.-C., ce qui en fait, selon les fouilles, la sépulture du Néolithique moyen I la mieux conservée de Basse-Bretagne.

Au Néolithique moyen, un premier dolmen de plan quadrangulaire fut implanté à proximité de la tombe, contribuant à détériorer la partie nord du tertre ; il est délimité par de petits orthostates et des murets en pierre sèche, inclus dans un cairn à parements multiples, et son accès se fait par un couloir ouvert au sud-est, ultérieurement condamné par un empilement de pierres parmi lesquelles a été trouvé un récipient de type louche doté d'une languette percée de quatre trous. À environ six mètres au nord, un second dolmen, construit peu après, présente une architecture différente : un couloir central bordé de petits orthostates et de murets en pierre sèche dessine deux cabinets latéraux de 2,80 m sur 1,80 m et s'insère dans un cairn aux parements emboîtés. Un troisième dolmen, adossé au nord du deuxième, comporte quatre compartiments autour du couloir central. Dans l'espace libre entre le premier et le groupe formé par les deuxième et troisième dolmens fut érigé un quatrième dolmen à chambre compartimentée daté vers 3310-2910 av. J.-C. Enfin, au Néolithique final (vers 3500-2200 av. J.-C.), un cinquième dolmen de type sépulture à entrée latérale fut installé à peu près au centre du cairn déjà partiellement ruiné ; il comporte un couloir débouchant sur une chatière formée de deux dalles échancrées et d'un seuil, et sa chambre terminale était encore recouverte d'une table de couverture au moment des observations anciennes.

Les pierres employées pour les cairns proviennent de deux carrières situées à l'ouest de la nécropole ; le socle rocheux local, un orthogneiss fracturé par un réseau de diaclases, a été détaché à l'aide de gros galets prélevés sur la côte, certains atteignant 50 kg, utilisés comme percuteurs et masses.

Le mobilier découvert par Grenot comprend un important ensemble lithique : deux haches, une pointe de lance complète et deux tronquées, des pointes de flèche et plus de deux mille éclats, dont plus de deux cents qualifiés d'« éclats-couteaux », ainsi que des galets en quartz, grès et schiste dont la fonction n'a pas été précisée. Les parures consistent en un grain de collier en quartz rouge, deux galets polis percés et deux pendeloques en silex ; on a également recueilli de petits éléments métalliques, notamment un bracelet et un anneau d'enfant et divers fragments. Grenot signala une trentaine de tessons et deux vases entiers, distinguant une pâte grossière à fort dégraissant et une pâte fine à fond rond et lèvre éversée avec moyens de préhension à percement funiculaire, dite « poterie de Souc'h », qui donne son nom au site. Le cinquième dolmen, non fouillé au XIXe siècle par crainte d'effondrement, a livré lors des fouilles récentes 104 perles — 78 en schiste ardoisier et 26 en clinochlore — de moins de 5 mm, ainsi que des tessons de type Kerugou et des éléments campaniformes, attestant une fréquentation tardive jusqu'au Chalcolithique.

Liens externes