Origine et histoire de l'Obélisque
L'aiguille d'Arles, ou obélisque d'Arles, est un monolithe anépigraphe d'origine romaine érigé au centre de la place de la République à Arles (Bouches‑du‑Rhône). Il se dresse devant l'hôtel de ville, près des églises Saint‑Trophime et Sainte‑Anne. Classé au titre des monuments historiques en 1840, il fait depuis 1981 partie du périmètre des monuments romains et romans d'Arles inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Très effilé par rapport aux autres obélisques antiques, il n'est pas d'origine égyptienne. Constitué de granite rouge, il proviendrait d'Asie Mineure, probablement de la Troade. Il est entièrement dépourvu d'inscriptions, même romaines. Sa hauteur, socle compris, est d'environ vingt mètres. L'obélisque a été dressé sous l'empereur Constantin, au IVe siècle, au centre de la spina du cirque romain d'Arles, lors de transformations de l'édifice. À partir du VIe siècle, le cirque est abandonné ; l'obélisque tombe ou est renversé et se brise en deux. Redécouvert en 1389, il servait jusque-là de curiosité montrée aux hôtes de marque et fit l'objet de projets de transfert, notamment une proposition d'Henri IV de le placer au centre des arènes. Sous Louis XIV, les consuls décidèrent de l'ériger sur la place Royale (aujourd'hui place de la République) devant le nouvel hôtel de ville ; le fût et la pointe, longue d'environ quatre mètres et utilisée comme banc sur la place Antonelle, furent transportés sur le nouveau site. Réédifié sur un socle de pierre, il reçut le 26 mars 1676 quatre textes en latin gravés sur les faces du piédestal ; la pointe fut alors installée et bientôt surmontée d'un globe de bronze et d'un soleil. Les ornements sommitaux ont changé selon les régimes : à la Révolution le bonnet phrygien remplaça le soleil, puis l'aigle sous l'Empire, suivi du coq sous Louis‑Philippe, avant le retour du soleil ; en 1866 ces éléments furent définitivement retirés et remplacés par un pyramidion de bronze discret. Au XIXe siècle, le socle fut enrichi d'un bassin et de lions de bronze sculptés par Antoine Laurent Dantan. En 2023, la ville d'Arles a entrepris la rénovation de l'obélisque, comprenant la consolidation du socle et l'étanchéité de sa fontaine ; l'opération, inscrite au Plan Patrimoine, s'est élevée à 142 833 euros. Le financement a été assuré à 45 % par la Direction régionale des affaires culturelles, à 35 % par l'État au titre de la Dotation de soutien à l'investissement local et à 20 % par le conseil départemental des Bouches‑du‑Rhône.