Origine et histoire de l'Obélisque du Cingle
Les deux obélisques de Figeac, appelés aiguilles, sont des monuments médiévaux implantés dans l'agglomération de Figeac et traditionnellement considérés comme des bornes délimitant le domaine de l'abbaye Saint-Sauveur ; deux autres aiguilles, situées au nord et à l'est, auraient disparu. L'aiguille dite du Cingle se trouve à environ 1 300 mètres au sud de la ville, au lieu-dit « l'aiguille », près de la route départementale 802 ; l'aiguille de Lissac est située à environ 1 700 mètres à l'ouest, sur la route menant à Lissac. Selon la tradition, ces monuments remontent aux XIIe ou XIIIe siècles, mais aucune source d'époque ne le confirme ; la similitude avec d'autres monuments du type a conduit certains auteurs à proposer une datation au XIVe siècle, sans certitude. Une hypothèse du XIXe siècle les associe à la délimitation d'une salvetat autour de l'abbaye Saint-Sauveur et suppose l'existence de deux autres bornes formant un quadrilatère d'environ 8 à 9 km2, mais les archives municipales ne font guère mention de ces deux aiguilles hypothétiques et évoquent plutôt des pergues, poteaux servant peut‑être de repères. Les deux monuments figurent sur la liste des monuments historiques de 1840 et ont fait l'objet d'une restauration, notamment des pointes sommitales, par le service des Ponts et Chaussées en 1879-1880. Architectoniquement, les aiguilles sont proches des lanternes des morts par leur silhouette mais s'en distinguent : leur fût est plein et il n'existe pas de lanterne au sommet. L'aiguille du Cingle, en calcaire, repose sur un socle carré de 1,60 m de hauteur formé de deux gradins ; un fût octogonal de 46 cm de côté et haut de 4 m, surmonté d'une corniche de 40 cm, porte une flèche octogonale d'environ 8,50 m, ce qui donne une hauteur totale d'environ 14 m ; des niches de 80 cm de haut et 5 cm de profondeur, sur les faces nord et sud, ont probablement abrité des statues. L'aiguille de Lissac, entièrement en grès, présente la même composition générale — socle carré à quatre gradins, fût octogonal surmonté d'une corniche et d'une flèche pyramidale — mais des dimensions plus modestes, sa hauteur totale étant d'environ 11,50 m. Pour l'aiguille située sur la route nationale, la partie supérieure disparue a été refaite en grès sur une hauteur de 4,50 m ; pour l'aiguille de Lissac, la partie supérieure détruite a été reconstituée sur 2,50 m. Ces monuments, par leur forme et leur implantation, témoignent des pratiques de repérage et de délimitation du Moyen Âge autour d'un établissement religieux.