Patrimoine classé

Voir commune de : Nice

Origine et histoire

L'observatoire d'astronomie du Montgros, dit observatoire de Nice, est situé au sommet du Mont Gros à Nice, à 370 mètres d'altitude, au cœur d'une forêt de trente-cinq hectares. Sa construction fut entièrement financée par le banquier et philanthrope Raphaël-Louis Bischoffsheim. L'architecte Charles Garnier conçut les bâtiments d'origine et participa à l'aménagement paysager ; l'ingénieur Gustave Eiffel réalisa la coupole qui abrite la lunette principale. Les premières études pour sa construction commencèrent en 1878, après l'achat du sommet du Mont Gros par Bischoffsheim. Le site comprend dix-huit pavillons dont treize portent la signature de Charles Garnier ; d'autres sources indiquent que Garnier avait conçu quinze bâtiments d'origine. Parmi les installations se trouvent le Grand Équatorial, le Petit Équatorial qui abritait une lunette de 50 cm ayant permis à Auguste Charlois de découvrir cent quarante petites planètes, l'équatorial coudé, la grande méridienne aux deux toits mobiles à ouverture zénithale et le pavillon central qui contient une bibliothèque et les bureaux de recherche. Garnier, formé en botanique, a organisé le site autour de sentiers botaniques et d'une oliveraie de deux cent cinquante arbres qu'il a fait planter. En 1986, l'observatoire de Nice a fusionné avec le Centre de recherches en géodynamique et astrométrie (CERGA) pour former l'observatoire des Alpes-Maritimes, devenu en 1988 l'observatoire de la Côte d'Azur. Depuis 1988, le site est inscrit à l'inventaire des ZNIEFF de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et appartient à la ZNIEFF "Mont-Gros - Èze - Tête de Chien", qui se déploie sur dix communes et couvre 2 907 hectares. L'observatoire a été partiellement classé au titre des monuments historiques le 6 juillet 1992, puis ses bâtiments et leurs lunettes ont été classés en totalité le 24 octobre 1994, et il a obtenu le label "Patrimoine XXe siècle" le 1er mars 2001. La direction de l'observatoire a été successivement exercée par Henri Perrotin (1881-1904), Léon Bassot (1904-1917), Gaston Fayet (1917-1962), Jean-Claude Pecker (1962-1969), Philippe Delache (1969-1972 puis 1989-1994), Jean-Paul Zahn (1972-1981), Raymond Michard (1981-1989), José Pacheco (1994-1999), Jacques Colin (1999-2009), Farrokh Vakili (2009-2015), Thierry Lanz (2015-2021) et Stéphane Mazevet à partir de 2021. D'autres personnalités liées à l'histoire de l'observatoire incluent Auguste Charlois, Paul Couteau, Jean-Louis Heudier, Joanny-Philippe Lagrula, Marguerite Laugier, Guy Reiss, Alexandre Schaumasse, Henri Chrétien, Michel Hénon, François Mignard, Alessandro Morbidelli et Patrick Michel. Le bâtiment du Grand Équatorial, élevé en pierre de taille de La Turbie, présente une base carrée aux quatre façades identiques ponctuées de colonnes ioniques, et une assise en pyramide à plan coupé rappelant un mastaba égyptien. Au-dessus de cette base, un mur circulaire supporte la grande coupole dont le diamètre intérieur est de 22,4 mètres, le diamètre extérieur de 23,90 mètres et le poids avoisine cent tonnes. La coupole repose sur un flotteur annulaire composé d'eau additionnée de chlorure de magnésium pour empêcher le gel, et Charles Garnier adapta le projet pour permettre une rotation parallèle de la coupole grâce à des galets roulant sur des rails. Le déplacement s'effectuait à l'origine par un treuil manuel ; un moteur électrique fut installé en 1888 et, depuis la restauration de 1969, la coupole se déplace sur un chemin de roulement. Le portail d'entrée est surmonté d'une statue allégorique, le "Génie de la Science" ou "Apollon sortant du Zodiaque", réalisée en 1884 par les ateliers Christofle d'après un projet de Paul-Armand Bayard de la Vingtrie, en tôles de cuivre décorées de motifs empruntant à l'art égyptien ; cette sculpture a été entièrement redorée en 2022. L'instrument principal est la lunette du Grand Équatorial, longue de 18 mètres avec une lentille de 76 cm de diamètre ; opérationnelle pour la première fois en 1888, elle fut alors la plus grande lunette du monde avant d'être dépassée par la lunette de l'observatoire Lick de 91 cm. Le site a également servi de décor pour plusieurs productions audiovisuelles, notamment les films Simon Sez (1999) et Magic in the Moonlight (2014), un épisode de la série Section de recherches (saison 9, épisode 11), le clip La Thune d'Angèle (extérieurs, 2018), le concert filmé par French79 diffusé sur Arte Concert le 7 mai 2021 et le clip Too Young du groupe Hyphen Hyphen (2022).

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