Origine et histoire de l'Observatoire
L’observatoire Camille‑Flammarion, à Juvisy‑sur‑Orge, est installé à partir de 1883 dans un ancien relais de poste construit en 1730 et acquis par Camille Flammarion en 1882 d’un admirateur, Louis‑Eugène Meret. Flammarion transforme l’édifice pour y aménager une coupole d’observation, une bibliothèque, un musée scientifique, une station météorologique et une station de climatologie agricole, et inscrit sur le portail la devise Ad veritatem per scientam. L’observatoire fait de Juvisy un centre de recherche fréquenté pendant plus d’un demi‑siècle et reçoit des visiteurs de prestige tels que Gustave Eiffel et Camille Saint‑Saëns. Flammarion installe dans le jardin un laboratoire météorologique et constitue une importante bibliothèque ; il meurt dans son cabinet de travail le 3 juin 1925. À la mort de Gabrielle‑Camille Flammarion en 1962, l’observatoire est légué à la Société astronomique de France, qui le loue pour 99 ans à la ville de Juvisy. Le bâtiment est inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1980, la collection d’objets scientifiques est classée en 1997 puis 2008, et l’ensemble est classé monument historique par décision du 28 septembre 2009. L’état du site est aujourd’hui dégradé et la Société astronomique de France ne dispose pas des crédits nécessaires pour sa restauration ; la ville et la Société travaillent à un projet de redynamisation et des études techniques ont été menées en 2006. Des opérations de conservation ont toutefois été engagées : la Fondation Maxime Goury‑Laffont versant 20 000 euros le 25 avril 2006 pour la restauration de la lunette, confiée à la société TRASSUD, et divers financements publics ayant été votés entre 2007 et 2008, dont une subvention de 100 000 euros notifiée en juin 2008 par l’Assemblée nationale. Le permis de construire pour une première tranche de travaux a été accordé le 18 octobre 2008 ; la restauration complète de la partie centrale a commencé en 2009, année mondiale de l’astronomie. La première tranche présente un budget prévisionnel de 480 000 euros ; il est estimé qu’il faudra 2,5 millions d’euros pour restaurer l’ensemble pour un usage associatif et 6 millions pour l’ouvrir au public. Un comité de réflexion associe la Société astronomique de France, la municipalité de Juvisy‑sur‑Orge et l’association Les Amis de Camille Flammarion, et un comité directeur au sein de la Société astronomique pilote les opérations. La coupole de cinq mètres, construite par l’ingénieur Adolphe Gilon, abrite la lunette sur monture équatoriale de Flammarion, une optique de 240 mm de diamètre et de 3 600 mm de focale réalisée par Denis Albert Bardou pour 24 000 francs or, instrument inspiré d’une lunette de la tour ouest de l’Observatoire de Paris. Camille Flammarion repose dans le parc sous une colonne entouré de ses deux épouses, Sylvie Pétiaux et Gabrielle Renaudot Flammarion ; le jardin conserve plusieurs arbres centenaires plantés par le scientifique, ainsi qu’une grotte et un kiosque. Outre Flammarion, de nombreux astronomes ont travaillé à Juvisy, parmi lesquels Ferdinand Quénisset, Paul Jeantet, Eugène Antoniadi, Antonin Benoit et Gabrielle Renaudot Flammarion, et leurs travaux ont été publiés dans L’Astronomie, la revue de la Société astronomique de France. En 1906, l’astronome Max Wolf nomme (605) Juvisia une planète mineure en hommage au site. La question du passage de la ligne 7 du tramway d’Île‑de‑France à proximité de l’observatoire classé et fragile suscite des débats.