Origine et histoire
L'observatoire météorologique du Mont-Aigoual est situé à Valleraugue dans la commune nouvelle de Val-d'Aigoual. Il occupe le signal de l'Hort de Dieu, ou Tourette de Cassini (1 567 m), et la table d'orientation de sa tour crénelée culmine à 1 571 m. Le plateau sommital dépasse 1 500 mètres d'altitude sur environ 3 km2 et comporte trois sommets ; à environ 300 mètres à l'ouest, à la cote 1 560 m, s'élèvent deux pylônes de télécommunications d'environ 40 mètres. Le site se trouve sur les communes de Val-d'Aigoual (Gard) et Bassurels (Lozère).
Les conditions météorologiques y sont souvent extrêmes : l'air méditerranéen soulevé sur le flanc sud provoque d'importantes précipitations, dont une part notable sous forme de neige. La moyenne annuelle dépasse deux mètres d'eau, avec un record de 4 015 millimètres, et le record de neige atteint 10,39 mètres, soit l'équivalent de plus de 1 039 millimètres d'eau fondue. Le Mont Aigoual figure parmi les endroits les plus arrosés de France et connaît en moyenne 240 jours de brouillard par an. Le sommet est généralement enneigé de la mi-novembre à avril et des névés peuvent persister sur la face nord jusqu'en juin. L'observatoire a enregistré des rafales jusqu'à 360 km/h, record relevé le 1er novembre 1968.
La station a été construite entre 1887 et 1894, sur le modèle d'un « château fort », avec une puissante tour crénelée sur laquelle le service des armées installa la grande table d'orientation. Inaugurée le 18 août 1894, elle tient des relevés d'observations depuis le 1er décembre 1894. Dépendant initialement de l'Administration des Eaux et Forêts, les registres étaient tenus par un forestier. En 1897, le Club alpin français fit édifier un refuge qui attire les touristes l'été, tandis qu'en hiver le personnel restait seul au sommet. En 1943, l'observatoire passa sous l'autorité de l'Office national de météorologie, aujourd'hui Météo-France. Le personnel atteignit un maximum en 1947, avec un chef de station, quatre météorologues, un cuisinier, une femme de ménage et une secrétaire à mi-temps, sans compter leurs familles. Ce n'est qu'en 1955 qu'un chemin fut déneigé en hiver pour permettre le ravitaillement. Au fil du temps, les autres stations de montagne furent automatisées ou fermées ; le Mont Aigoual resta la dernière station occupée toute l'année, en partie grâce à la création des Associations des Amis de l'Aigoual en 1988.
Le site propose depuis quelques années un espace de découverte et d'animations, le Climatographe, géré par la communauté de communes Causses Aigoual Cévennes et Météo-France. L'observatoire accueille également depuis 1985 un relais radioamateur, devenu par la suite deux relais, FM et TV, et en 1992 y fut installé un centre de test pour matériaux en conditions extrêmes. Le 31 décembre 2023, la station Météo-France du Mont-Aigoual a été totalement automatisée ; les météorologues du dernier centre habité sont partis vers d'autres centres et les archives conservées depuis 1895 ont été transférées au centre météorologique d'Aix-en-Provence.
