Origine et histoire
L'Observatoire de Lyon, installé sur le site historique de Saint‑Genis‑Laval près de Lyon, a été créé par décret en 1878. Sa construction fut dirigée par l'architecte Abraham Hirsch et son organisation confiée à l'astronome Charles André. Conçu à l'origine pour l'astronomie et la météorologie, il assurait également le service horaire de la ville. Le domaine comprend un parc planté d'essences centenaires et un ensemble de pavillons affectés à des fonctions distinctes. Il abrite aujourd'hui l'Observatoire des sciences de l'univers de Lyon et une école interne de l'université Claude‑Bernard‑Lyon‑I, ainsi que le Centre de recherche astrophysique de Lyon (CRAL) et le Laboratoire de géologie de Lyon : Terre, planètes, environnement (LGL‑TPE). Dès ses débuts, les équipes de Saint‑Genis‑Laval ont étudié des thèmes variés — étoiles variables, comètes, surface solaire, magnétisme, météorologie — et ont assuré des mesures méridiennes. Parmi les personnalités liées au site figurent Charles André, Jean Dufay, Marie Bloch, Agop Terzan et Hélène Courtois. La lunette équatoriale coudée, conçue par Maurice Lœwy et mise en service en 1887, est l'un des instruments majeurs du site : l'une des sept construites dans le monde et la seule encore conservée dans son état d'origine, elle a servi plus de cinquante ans pour l'observation des surfaces planétaires, des étoiles doubles et des taches solaires. La grande lunette méridienne, offerte par Raphaël Bischoffsheim en 1880, assurait le service horaire et la réalisation de cartes du ciel ; elle est classée au titre des monuments historiques depuis 2007 et exposée au musée des Confluences. Un télescope Ritchey‑Chrétien de un mètre, financé en 1974, a été destiné à la photométrie ; son usage scientifique a été limité par la pollution lumineuse et il est aujourd'hui employé pour l'enseignement et la médiation. Au XXe siècle, l'observatoire a modernisé ses recherches, en particulier en spectroscopie, photométrie et instrumentation, puis en 1995 a vu la création du CRAL qui a recentré l'activité sur la recherche fondamentale et la conception d'instruments. Depuis les années 1980, la pollution lumineuse de la métropole empêche les observations directes du ciel à des fins de recherche depuis Saint‑Genis‑Laval ; les mesures sont désormais réalisées depuis d'autres sites et analysées localement. Le CRAL a piloté la conception d'instruments majeurs, dont le spectrographe MUSE pour le Très Grand Télescope, et a participé à des projets comme NIRSpec et HARMONI, tandis que le LGL‑TPE contribue à des missions d'exploration planétaire, notamment ExoMars. Le site conserve également d'autres instruments historiques — lunettes méridiennes et équatoriales de petits diamètres, un sidérostat, des coupoles et une galerie souterraine d'expériences optiques longue de 130 mètres — qui témoignent de son passé scientifique. L'ensemble du site de Saint‑Genis‑Laval et ses instruments a fait l'objet d'une inscription aux monuments historiques en 2007, et la lunette équatoriale coudée a été classée en 2008. Aujourd'hui, l'Observatoire de Lyon conjugue la préservation d'un patrimoine scientifique remarquable, des activités de recherche au sein du CRAL et du LGL‑TPE, et des actions de diffusion des savoirs.