Origine et histoire
L'Office national d'études et de recherches aérospatiales (ONERA) est le principal centre de recherche français dans les domaines aéronautique, spatial et de défense, héritier d'organismes présents sur le site depuis 1877 et dont les bâtiments témoignent des recherches sur l'aérostation et l'aviation naissante. La partie nord de la parcelle a été aménagée au cours des grandes campagnes d'embellissement des XVIIe et XVIIIe siècles, la partie sud est restée prairie, le terrain ayant ensuite servi de haras puis, vers 1865, d'emplacement pour des expérimentations de premières mitrailleuses. L'ONERA rassemble toutes les disciplines et technologies du secteur et a contribué à de nombreux programmes aérospatiaux, parmi lesquels Ariane, Falcon, Rafale, des projets Airbus, ainsi que des travaux sur missiles, hélicoptères, moteurs et radars. Établissement public à caractère industriel et commercial placé sous la tutelle du ministère des Armées, il dispose d'un budget d'environ 230 millions d'euros, dont la moitié en subventions de l'État, et emploie environ 2 000 personnes, majoritairement chercheurs, ingénieurs et techniciens. Le président est nommé en conseil des ministres sur proposition du ministre des Armées.
L'ONERA a été créé sous son nom en mai 1946 afin de relancer la recherche aéronautique en France ; sa création a donné lieu à l'absorption d'entités préexistantes, comme le Laboratoire de Recherches Aéronautiques de Châtillon-sous-Bagneux. Durant les décennies suivantes, il a participé au développement de techniques nouvelles pour les hélicoptères, les missiles et les moteurs, notamment dans les domaines de la propulsion supersonique et hypersonique, et a accompagné la croissance de l'industrie aérospatiale française. Le sigle ONERA a d'abord signifié « Office national d'études et de recherches aéronautiques » avant d'évoluer vers « aérospatiales », et son logo a été complété en janvier 2007 par la signature « The French Aerospace Lab ».
Ses missions consistent à développer et orienter la recherche aérospatiale, à concevoir et mettre en œuvre les moyens nécessaires à ces recherches, à diffuser leurs résultats au plan national et international et à contribuer à la formation par la recherche. L'ONERA conduit des recherches fondamentales à visée applicative, qu'il initie lui-même ou qu'il réalise pour des agences nationales et européennes, et produit des études techniques à la demande de l'industrie. Ses partenaires incluent les grands groupes du secteur ainsi que des PME, et certains travaux bénéficient de financements européens.
La direction technique et des programmes regroupe sept départements scientifiques : Aérodynamique, aéroélasticité et acoustique ; Électromagnétisme et radar ; Matériaux et structures ; Multi-physique pour l'énergétique ; Optique et techniques associées ; Physique, instrumentation, environnement et espace ; Traitement de l'information et systèmes. La direction des souffleries met au service de l'industrie une gamme étendue d'installations aérodynamiques, une expertise reconnue et une métrologie renouvelée. La stratégie scientifique, pilotée par la direction scientifique générale, s'organise en cinq domaines disciplinaires couvrant matériaux et structures, mécanique des fluides et énergétique, physique, simulation numérique avancée et traitement de l'information et systèmes, chacun visant à soutenir par la recherche et l'innovation le secteur aéronautique et spatial.
Le Haut Conseil scientifique (HCS) veille à l'excellence scientifique de l'ONERA, évalue son niveau technique et contribue à son rayonnement ; il comporte des membres de droit représentant les ministères concernés et des membres nommés pour trois ans en raison de leur compétence scientifique ou technique, Alain Schuhl en étant le président (avril 2020). L'ONERA est implanté sur huit centres nationaux : Palaiseau, qui abrite le siège dans l'ancien fort de Palaiseau, Châtillon, Meudon sur le site de l'ancien établissement central de l'aérostation militaire de Chalais-Meudon, Lille (ancien Institut de mécanique des fluides de Lille), Toulouse et Mauzac en Haute-Garonne, Salon-de-Provence sur le site de l'École de l'air, et Modane-Avrieux dans la vallée de la Maurienne.
Parmi ses moyens figurent un ensemble de souffleries unique en Europe, principalement implantées à Modane et au Fauga-Mauzac, dont la soufflerie S1MA de Modane, d'une puissance de 88 MW et de type sonique, ainsi que de nombreux bancs d'essais, équipements de mesure et moyens de calcul, notamment le superordinateur « Sator » (cluster scalaire parallèle de 43 600 cœurs) utilisé pour les simulations numériques. Les essais en soufflerie demeurent essentiels malgré le progrès des simulations, car les performances aérodynamiques influent sur la consommation en carburant et exigent une précision élevée pour valider des gains de l'ordre du pour-cent. Enfin, ses dirigeants successifs incluent René Jugeau (1946-1949), Maurice Roy (1949-1962), Lucien Malavard, Paul Germain, Raimond Castaing et, depuis mai 2014, Bruno Sainjon.