Période
3e quart XIXe siècle
Patrimoine classé
Fontaines localisées en partant du centre-ville et dans le sens des aiguilles d'une montre : l'Enfant et le Cygne, devant le théâtre ; Concorde, rue Anatole-France ; Fontaine du Bonheur, quai de la Victoire ; Diane de Fabies, avenue du Général-de-Gaulle ; la Chèvre, à l'angle des rues Victor-Brajon et Jules-Ferry ; l'Automne, place de la Résistance ; la Pomme de Pin, à l'angle des rues Adrien-Sadoul et Auguste-Ferry ; l'Enfant, rue de Wessval ; les Quatre Lions, à l'angle des rues Abbé-Claude et Jules-Ferry ; les Trois Coliches, rue Jules-Ferry ; Minerve, rue Aristide-Briand (cad. non cadastré, domaine public communal) : classement par arrêté du 15 septembre 1995
Origine et histoire
Sous le Second Empire, Raon-l'Étape fit édifier plusieurs fontaines en fonte, réalisées notamment à la fonderie d'Osné-le-Val et exécutées de 1860 à 1864 sur des modèles de J.-J. Ducel. En 1859, le conseil municipal décida d'installer de nouvelles fontaines à visée ornementale et commanda des statues à M. Brochon, industriel à Donjeux (Haute-Marne); d'autres commandes furent passées en 1863 à la maison Ducel de Paris. Ces fontaines furent ensuite largement reprises comme motifs commerciaux sur des assiettes, des mazagrans ou des cartes postales. La ville possède au total onze exemplaires, classés monuments historiques le 15 septembre 1995 : Le Bonheur, La Chèvre, Les Trois Coliches, L'Enfant et le Cygne, L'Automne, Diane de Fabies, La Pomme de Pin, La Concorde, Les Quatre Lions, Minerve et L'Enfant. Il s'agit d'œuvres en fonte coulée, reproductions en fonte de fer de statues célèbres, réalisées d'après les modèles de J.-J. Ducel et produites soit à la fonderie Ducel de Pocé-sur-Cissé, soit à Osné-le-Val. Elles représentent des allégories, des animaux et des personnages mythiques ou locaux dont l'inspiration puise principalement dans la mythologie gréco-latine. La fontaine dite Les Trois Coliches — « coliche » renvoyant au patois vosgien et au dérivé « Colin » de Nicolas, dont l'étymologie grecque signifie « victoire du peuple » — représente trois enfants de Raon-l'Étape : Nicolas Lubin, Gabriel Charles et Marie Dominique Gustave. Ces trois enfants étaient les descendants de Nicolas Stevenel (1803-1862), flotteur de bois, et de Marie Gaillard (1807-1884), qui fit don de la fontaine à la ville ; la dénomination discrète renvoyait ainsi au donateur qui ne souhaitait pas voir son nom cité, selon les archives familiales. La fontaine Le Cygne a disparu dans les années 1930. Les services techniques de la ville ont procédé à des travaux de remise en état et ont réalisé une série de dessins des modèles. Des visites guidées, sur réservation pour les groupes, sont organisées tout au long de l'année pour faire découvrir ce patrimoine. Parmi les sources figurant sur le sujet, on note l'ouvrage de Louis Sadoul, Raon-l'Étape (une petite ville vosgienne de ses origines à 1918).
