Origine et histoire
L'Opéra‑théâtre de Nancy, situé place Stanislas, occupe un immeuble élevé au milieu du XVIIIe siècle — l'immeuble de la place Stanislas érigé en 1753 par Jean‑François de La Borde et le théâtre de la Comédie construit sous Stanislas Leszczynski en 1755. Le théâtre ancien fut entièrement détruit par un incendie survenu après une répétition de l'opéra Mignon dans la nuit du 4 au 5 octobre 1906. L'immeuble a connu diverses affectations avant de devenir un opéra au début du XXe siècle. Reconstruit de 1909 à 1919 par l'architecte Joseph Hornecker, le nouvel édifice associe une salle à la française, une scène à l'italienne et une machinerie à l'allemande, conçues avec les techniques modernes de l'électricité et du béton. La façade conservée appartient à l'ancien bâtiment ; l'ossature en béton est masquée par un décor plaqué inspiré de l'Opéra Garnier et recouverte de carton‑pierre. L'emploi du béton a permis de soutenir les balcons sans colonnes, réduisant ainsi le nombre de places aveugles. La salle, unifiée par un décor en rouge, or et blanc orné de stucs et de statues, offre 1 050 places réparties entre parterre avec loges d'orchestre, balcon, deux galeries et poulailler, et présente un plafond dit « décollé ». La scène comprend un plateau de 21,20 m de largeur sur 13,50 m de profondeur, un cadre de scène de dix mètres de haut et des espaces de dix mètres au‑dessus et au‑dessous pour le déplacement vertical et latéral des décors ; la machinerie fonctionne principalement manuellement, seuls le rideau de fer et le rideau rouge étant électriques, et des trappes permettent des apparitions rapides. Entre la place Stanislas et la salle, le foyer du public, décoré dans un style rococo aux murs blanc cassé rehaussés d'or mat, est le lieu de rencontre du public lors des entractes. Le second foyer, appelé « bar oriental » depuis 1982 et destiné aux spectateurs des troisièmes galeries, reflète une influence orientale propre à l'Art nouveau ; il n'est ouvert au public que pour les visites guidées. Conçu dans un langage essentiellement classique malgré l'appartenance de Hornecker à l'École de Nancy, l'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis le 26 décembre 1923. Des travaux de restauration entrepris en 1994 ont visé à restituer fidèlement l'aspect de la salle au moment de son inauguration. Le ministère de la Culture et de la Communication a attribué à l'établissement, le 1er janvier 2006, le statut d'opéra national en région. L'Opéra national de Nancy‑Lorraine parcourt l'ensemble des répertoires, de la musique ancienne à la musique contemporaine ; il dispose d'un orchestre, d'un chœur et d'un centre de formation d'apprentis, le CFA métiers des arts de la scène. L'établissement est membre de la Réunion des opéras de France (ROF), des Forces musicales, du Réseau européen pour la sensibilisation à l'opéra et à la danse (RESEO) et d'Opera Europa. À l'occasion du centenaire de l'Opéra, la Ville de Nancy a présenté une programmation et une exposition intitulée « Opéra ! Trois siècles de création à Nancy » à la galerie Poirel, et un gâteau nommé « l'Entracte » a été réalisé pour la célébration par deux étudiants du centre de formation de la chambre des métiers de Laxou. La direction générale et artistique est assurée par Matthieu Dussouillez depuis juin 2019, la direction musicale par Marta Gardolińska depuis janvier 2021. L'équipe compte environ 180 personnes, dont 66 musiciens et 28 artistes du chœur.
