Opéra de Nice dans les Alpes-Maritimes

Patrimoine classé Patrimoine urbain Opéra Théâtre

Opéra de Nice

  • Rue Saint-François-de-Paule
  • 06300 Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice : La façade rue Saint-François-de-Paule
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Opéra  de Nice
Crédit photo : Robin Pollock - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Opéra (cad. KS 219) : classement par arrêté du 31 mars 1992

Origine et histoire de l'Opéra

L'Opéra de Nice est un théâtre lyrique du Vieux-Nice, inauguré en 1885, géré en régie municipale et d'une capacité de 1 083 places. Le bâtiment s'insère dans un tissu urbain dense et présente deux façades principales : au sud sur le quai des États-Unis et au nord, avec l'entrée sur la rue Saint-François-de-Paule. Il est classé monument historique par arrêté du 31 mars 1992.

À la fin du XVIIIe siècle la vie mondaine se concentrait autour de théâtres proches de la place Saint-Dominique ; dès le milieu du siècle existait, sur le site actuel, le théâtre Maccarani près de la porte Saint-Éloi. Ce théâtre fut racheté en 1789 par la société dite des Quarante, agrandi et rénové pour une clientèle hivernante croissante. En 1792, sous l'occupation des troupes françaises, la salle fut transformée en club patriotique avant de retrouver une activité théâtrale sous le nom de théâtre de la Montagne. Durant la Restauration sarde la société des Quarante assure sa gestion jusqu'en 1825 ; en 1826 la ville, à l'instigation du roi Charles-Félix, fait démolir l'édifice et construire le Théâtre royal.

L'ouvrage néo-classique est confié à l'architecte Benoît Brunati, inspiré du Teatro San Carlo de Naples ; le plan intérieur comporte un parterre spacieux sans sièges et plusieurs étages de loges. Le rideau de scène est peint par Jean-Baptiste Biscarra et représente L'Apothéose de Catherine Ségurane ; le Théâtre royal est inauguré le 26 octobre 1827. Au cours du Second Empire il prend le nom de Théâtre impérial, puis devient théâtre municipal en 1871. Le 23 mars 1881 un incendie détruit la salle pendant une représentation de Lucie de Lammermoor, causant environ deux cents victimes ; un monument en forme de pyramide leur est consacré à l'entrée du cimetière du château.

Dès 1882 la municipalité d'Alfred Borriglione décide de reconstruire et d'agrandir le théâtre ; les plans sont établis par François Aune et validés par Charles Garnier. L'architecture extérieure est de style éclectique et la grande salle, en fer à cheval, est richement décorée ; ses dimensions atteignent dix-neuf mètres de large sur vingt-trois mètres de long. La fresque du plafond, représentant Phaëton conduisant le char du soleil, et les décors, dont les quatre panneaux des Neuf Muses du grand foyer, sont l'œuvre du peintre Emmanuel Costa. Le nouveau théâtre municipal est inauguré le 7 février 1885 avec Aida de Giuseppe Verdi et il prend le nom d'Opéra de Nice en 1902.

L'Opéra dispose d'un chœur, d'un ballet et de l'orchestre philharmonique de Nice ; il est reconnu pour la qualité de ses productions lyriques et son engagement en faveur de la modernité. Il a présenté en France, pour la première fois, des œuvres majeures comme La forza del destino (1873), Lohengrin (1881), Eugène Onéguine (1895) et L'Or du Rhin (1902), et il a créé des œuvres importantes telles que La vida breve de Manuel de Falla, Élégie pour de jeunes amants de Hans Werner Henze sous la direction de Jean Périsson en 1960, et Elephant Man de Laurent Petitgirard. L'Opéra a également accueilli deux créations mondiales : La Prise de Troie (actes I et II des Troyens) d'Hector Berlioz le 28 janvier 1891 et Marie-Magdeleine de Jules Massenet le 9 février 1903.

Parmi les productions historiques figurent notamment La Bohème avec Luciano Pavarotti en 1976, Salomé et Parsifal dirigés par Jeffrey Tate en 1983, Samson et Dalila en 1985 avec Plácido Domingo, La clemenza di Tito en 1986 avec Jennifer Larmore et Anne Sofie von Otter, et Don Carlos en 1997 dans la mise en scène de Luc Bondy avec Karita Mattila et José van Dam. L'Opéra a travaillé avec de nombreux artistes de renom, tels que Régine Crespin, Montserrat Caballé, José Carreras, Waltraud Meier, Carlo Bergonzi, Franco Corelli, Teresa Berganza, June Anderson, Roberto Alagna, Ruggero Raimondi, Dmitri Khvorostovski, Edita Gruberová, Juan Diego Flórez, Matti Salminen, Barbara Hendricks, Salvatore Licitra, José Cura, Marcelo Álvarez et Rolando Villazón.

En 2025 l'Opéra a commandé à Yann Robin une œuvre pour grand chœur mixte et orchestre symphonique, Hymne à l'océan, donnée le 7 juin 2025 en préambule à la troisième Conférence des Nations unies sur l'océan accueillie à Nice. Du point de vue de la direction, l'institution a été dirigée successivement par Ferdinand Aymé (1950-1982), Pierre Médecin (1982-1994), Jean-Albert Cartier (1994-1997), Giancarlo del Monaco (1997-2001), Paul-Émile Fourny (2001-2009), Jacques Hédouin et Alain Lanceron (2009-2010), Marc Adam (2012-2015), Eric Chevalier (2016-2019) et, depuis 2019, Bertrand Rossi.

Le ballet de l'Opéra, créé en 1947 à l'initiative de Pierre Pasquini, a été dirigé successivement par Lycette Darsonval, Jean-Pierre Ruffier, Tony Pardina, Martine Parmain, Jean-Michel Bouvron, Marc Ribaud et Eleonora Gori. En 2009 Éric Vu-An en devient le directeur artistique et la compagnie prend le nom de ballet Nice-Méditerranée ; huit danseurs solistes sont recrutés et des collaborations sont engagées avec le Conservatoire de Nice, le Pôle national supérieur de danse Rosella-Hightower et le Monaco Dance Forum. Une danseuse a déposé en mars 2018 une plainte pour « discrimination et harcèlement moral », entraînant une enquête de l'inspection générale des services de la ville ; une ordonnance de non-lieu est rendue le 11 juillet 2022 et cette décision est rendue définitive par un arrêt de la chambre de l'instruction d'Aix-en-Provence le 30 mars 2023.

Liens externes