Oppidum de la Tête de l'Ost à Mimet dans les Bouches-du-Rhône

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Oppidum

Oppidum de la Tête de l'Ost à Mimet

  • 272 Chemin Saint-Sébastien
  • 13105 Mimet
Crédit photo : Jpve - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Patrimoine classé

Oppidum, y compris les vestiges archéologiques (cad. C 1359, 1361, 1481, 978) : inscription par arrêté du 21 mai 1992

Origine et histoire de l'Oppidum de la Tête de l'Ost

L'oppidum de la Tête de l'Ost est un site archéologique situé sur la commune de Mimet, dans les Bouches‑du‑Rhône, sur une butte avancée au nord du massif de l'Étoile, dominant les collines de Mimet et, au loin, Gardanne, Simiane et Aix. Le site est inscrit au titre des monuments historiques le 21 mai 1992.

Ce site du début du second Âge du fer a probablement été fondé au IVe siècle av. J.‑C. et a été occupé par la tribu celto‑ligure des Salyens. Le contexte économique et politique évolue sous l'influence des Grecs phocéens, puis des Romains, et le mobilier retrouvé témoigne d'échanges accrus entre les populations indigènes et ces nouveaux venus. Après trois siècles d'occupation, le site présente une première destruction partielle, puis un abandon final qui serait consécutif aux campagnes romaines de 125, 124 et 123 av. J.‑C. menées par Caius Sextius Calvinus, comme pour d'autres oppida de la région.

L'oppidum couronne une butte allongée à 637 m d'altitude, orientée nord‑ouest/sud‑est, contrefort calcaire du massif de l'Étoile, sous le Grand Puëch. En vis‑à‑vis, au‑delà du bassin de l'Arc, se trouve l'oppidum d'Entremont; plus à l'est, les oppida de la Montagne Sainte‑Victoire; à l'ouest, ceux du Baou Roux, des Mayans, de la Nerthe (La Cloche, Teste Nègre) et l'oppidum de Notre‑Dame près de l'étang de Berre; dans son arrière, les défenses de la cité massaliote avec des oppida tels que Saint‑Marcel et Verduron.

L'accès principal se faisait depuis le col au sud (collet de Lafont ou col de la Basse, 578 m), en remontant sous les murailles jusqu'à la pointe nord, avec un passage en « baïonnette ». On observe des murailles importantes, comportant des pierres d'angle imposantes. Au sud de l'entrée, à l'intérieur de l'enceinte, subsistent quelques fondations de petits bâtiments et la base d'une tour pleine présentant l'amorce d'un escalier; cette structure, peu documentée, pourrait résulter d'aménagements ou d'excavations anciennes. Le site était bordé de deux rangées de murailles : à l'ouest les vestiges sont visibles jusqu'au sud, à l'est un sentier horizontal révèle ponctuellement la réapparition d'une des murailles. Sur la crête centrale, on note la base circulaire d'une tour probable. La cartographie du site a été clarifiée en 2010 et figure sur les documents disponibles.

Les premières prospections sommaires datent de 1904, lorsqu'Isidore Gilles identifia une double enceinte. Georges Daumas, érudit local et propriétaire, aménagea un chemin d'accès carrossable jusqu'au site à partir de 1977. Les campagnes Roth‑Congès, menées entre 1980 et 1985, ont permis de dater l'occupation entre le Ve‑IVe s. av. J.‑C. et la fin du IIe s. av. J.‑C. En 2010, Nicolas Portalier, avec Daniel Hermitte et Jean‑Claude Parisot, a repris les recherches et réalisé une synthèse.

La construction se répartit essentiellement entre la muraille et les bâtiments intérieurs. La muraille est réalisée en petit ou moyen appareil, et exceptionnellement en gros appareil pour les premières assises et l'entrée. Les matériaux employés sont le calcaire et des grès allogènes, souvent liés par une argile jaune; des parties hautes pourraient avoir comporté des briques. Neuf tours ponctuent la muraille aux changements d'orientation et celle‑ci s'appuie sur le relief. Les bâtiments intérieurs reposent en partie sur la muraille et la présence de nombreux murs de terrasse, dont la fonction est discutée, structure l'espace interne.

Peu de mobilier a été mis au jour. Parmi les découvertes figurent des céramiques étrusques, des céramiques grises monochromes, un petit fragment de coupe à bande attique ou ionienne, un fragment modelé daté du IVe siècle av. J.‑C. et quelques objets métalliques, dont deux grands bronzes représentant Apollon et un taureau cornupète.

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