Oppidum des Caisses de Jean-Jean à Mouriès dans les Bouches-du-Rhône

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Oppidum

Oppidum des Caisses de Jean-Jean à Mouriès

  • Cd 78 Route de Mouries
  • 13890 Mouriès
Oppidum des Caisses
Oppidum des Caisses
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Oppidum des Caisses
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Oppidum des Caisses
Crédit photo : Malost - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Oppidum des Caisses, dans la montagne de Beaumettes : inscription par arrêté du 2 février 1937

Origine et histoire de l'Oppidum des Caisses de Jean-Jean

L'oppidum des Caisses de Jean-Jean se situe à Mouriès, dans les Alpilles (Bouches‑du‑Rhône). Il remonte à l'époque celtique et occupe une cuvette entourée de deux barres rocheuses calcaires, au nord et au sud, qui se rejoignent à l'est pour former une acropole. Des fortifications d'époques diverses ont été identifiées et témoignent d'un peuplement du VIe au Ier siècle av. J.-C. Le site est accessible par un itinéraire balisé.

L'oppidum occupe la partie la plus orientale de l'acropole ; il est fermé au nord, au sud et à l'est par d'imposantes barres rocheuses, tandis que l'ouest présente une élévation naturelle ouvrant sur une esplanade dégagée longue d'environ 300 mètres. Chaque extrémité de cette esplanade est protégée par un rempart, de sorte que le village se trouvait abrité entre deux murs et en position quasi imprenable. Le mur jouxtant le village repose sur un talus artificiel ou aménagé, évoquant le rempart d'Ensérune, associé à un chemin de ronde bordé par les premières maisons du castrum. Des chemins relient l'oppidum aux autres sites contemporains des Alpilles, notamment aux castellas de Maussane et d'Aureille.

Les fouilles ont été conduites par Fernand Benoit dans les années 1930‑1940 (campagnes indiquées de 1935 à 1942 et, pour certaines interventions, 1933‑1938). Lors de ses travaux, il a étudié l'espace compris entre les deux remparts et n'a pas mis au jour de murs d'habitations, notamment au pied de la falaise sud ; il a en revanche récupéré de la céramique indigène, ce qui indique une occupation particulièrement active entre le Ve et le IIe siècle av. J.-C. Le site a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 2 février 1937.

Le plateau oriental paraît avoir été couvert d'habitations contiguës au rempart, observation confirmée par le dégagement de quatre maisons encore visibles aujourd'hui. Ces bâtiments présentent des murs hauts de 1,50 à 2 mètres et sont attribués au Ier siècle av. J.-C. Les fouilleurs ont retrouvé des morceaux de dalles de couverture avec larmiers réemployés ainsi qu'un graffiti portant un mot grec transcrit « ουρρεο ». Selon Fernand Benoit, les substructions correspondent à des phases antérieures, datées des Ve–IVe siècles av. J.-C., puis les maisons ont été relevées quelques siècles plus tard, comme l'attestent des petits bronzes en forme de taureau et une monnaie de Marseille découverts dans ces niveaux. Les constructions ont été édifiées sans joints de taille, utilisant des briques d'adobe.

Lors de ses campagnes, Benoit mit également au jour des stèles en calcaire dites « de Saint‑Rémy‑de‑Provence » réemployées dans le rempart ; ces blocs, d'environ 1,80 m de hauteur, portent des gravures de chevaux, parfois accompagnés d'un personnage radié. Ces stèles sont aujourd'hui conservées à Arles et présentent un décor équestre avec des cavaliers héroïsés porteurs de javelots et des signes pectiformes. D'autres stèles ont été retrouvées au pied du rempart en 1965 puis en 1985‑1986.

La question de l'identification de l'oppidum avec l'antique Tericiae est débattue. La Table de Peutinger mentionne un lieu nommé Tericias entre Aquis Sextis et Pisavis, ce qui situe Tericiae sur le territoire de Mouriès, un peu à l'ouest du village, mais le nom latin ne semble pas avoir perduré en toponyme moderne. Différents chercheurs ont proposé des localisations : Villevieille, Christophe de Villeneuve‑Bargemon a placé la ville sur la propriété de Jean‑Jean, Isidore Gilles a proposé le quartier de la Castelette, et dès 1895 L. Rochetin suggéra de voir Tericiae en contrebas de l'oppidum. Fernand Benoit a émis l'hypothèse qu'avec la paix romaine la population serait descendue dans la plaine pour fonder Tericiae, proposant un secteur précis entre les Caisses, le Castellas, le Mazet et le hameau des Baumettes. Pour Patrice Arcelin, la coexistence des Caisses et de Tericiae illustre la formation de quartiers périphériques aux habitats antiques dans les Alpilles, phénomène comparable à l'occupation du mont Gaussier en retrait de Glanum à Saint‑Rémy‑de‑Provence.

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