Oppidum gaulois de Moulay en Mayenne

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Oppidum

Oppidum gaulois de Moulay

  • 144-188 Place de l'Église
  • 53100 Moulay
Oppidum gaulois de Moulay
Oppidum gaulois de Moulay
Oppidum gaulois de Moulay
Oppidum gaulois de Moulay
Oppidum gaulois de Moulay
Oppidum gaulois de Moulay
Oppidum gaulois de Moulay
Crédit photo : Brunodumaine - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Le rempart principal (cad. 1985 AB 188) : inscription par arrêté du 26 mai 1986

Origine et histoire de l'Oppidum gaulois

L'oppidum de Moulay, dit aussi oppidum du Mesnil, est situé sur la commune de Moulay, dans le département de la Mayenne (Pays de la Loire). Des fouilles réalisées entre 1972 et 1975, lors de l'aménagement d'un lotissement, ont mis au jour un rempart de type Murus gallicus et permis d'évaluer une première emprise de 12 hectares ; plusieurs vestiges sont aujourd'hui exposés au musée archéologique départemental de Jublains. L'enceinte a été inscrite au titre des monuments historiques le 26 mai 1986. En 2004, des interventions liées à la réalisation d'une déviation ont révélé un second rempart, long d'environ 1 200 mètres et conservé sur 2,50 m de hauteur, situé à quelque 1 000 mètres du premier, ce qui porte l'emprise totale de l'oppidum à 135 hectares ; ces découvertes classent le site parmi les dix plus grands oppida de France et comme le plus vaste du Massif armoricain. Un secteur de 11 hectares a été fouillé jusqu'en juin 2011. Le site occupe un point favorable au confluent de la Mayenne et de l'Aron, avec une silhouette en trapèze qui semble contrôler un gué de la Mayenne. Le premier rempart mesurait 380 mètres de long, avait été bâti avec un fossé de protection et présentait à l'origine des dimensions estimées à 6 mètres de hauteur pour 20 mètres de largeur ; au nord a été repérée une poterne en pierre sèche aux murs larges de 3 mètres. L'intérieur de cette première enceinte a livré peu de structures bâties mais plusieurs foyers et des vestiges d'activités artisanales, notamment des moules à bracelets et des scories liés au travail du bronze, ainsi qu'une céramique décorée de cordons dont l'argile est originaire de la région de Lamballe ; des éléments de torchis ont également été retrouvés. À 800 mètres de la première enceinte, près de 200 meules datées de La Tène finale ont été découvertes. Le diagnostic de 2004 a permis d'identifier le second rempart — appelé rempart du Petit Mesnil — et d'en préciser la nature de Murus gallicus, ce qui a conduit à qualifier le site d'« éperon barré à barrages multiples ». À partir d'octobre 2009, une vaste campagne programmée a porté sur un tronçon de 1 400 mètres et une surface de 11 hectares pour une durée prévue de 16 mois ; ce chantier, conduit par une équipe d'une vingtaine de spécialistes (29 archéologues), a été présenté comme le plus vaste réalisé sur ce type d'édifice en Europe. Deux fermes ont été fouillées à partir de la mi-2011 pendant huit mois ; une partie de la seconde phase des travaux a été prise en charge dans le cadre du plan de relance économique 2008-2009. Les premières analyses conduisent à envisager l'oppidum comme la probable capitale des Aulerques Diablintes aux IIe–Ie siècles av. J.-C. ; deux fermes gauloises ont été identifiées, l'une à Moulay et l'autre à Aron. Les résultats suggèrent une occupation dense sur au moins 80 hectares, organisation orthogonale en quartiers d'habitation et zones artisanales ou religieuses, enclos comportant généralement une maison et un grenier, ainsi que des fossés de délimitation ; un quartier artisanal et commercial semble occuper le centre de l'enceinte. Des points d'eau et un réseau d'évacuation des eaux usées ont été mis en évidence. L'espace compris entre la première et la seconde enceinte est interprété comme le résultat d'une extension de la ville au Ier siècle av. J.-C. ; aucune trace de destruction, de violence ou d'abandon brutal n'explique la désaffectation du site, qui est finalement délaissé au profit de Jublains à l'époque romaine. L'organisation planifiée de l'oppidum suggère l'existence d'une élite locale importante ; selon E. Le Goff, Moulay constitue « la plus vaste agglomération fortifiée du secteur » et se présente comme « le cœur névralgique d'un puissant système politique ». L'état actuel des vestiges comprend notamment des trous de poteaux et des reconstitutions d'habitation et de grenier gaulois.

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