Origine et histoire 
L'oppidum protohistorique des Châteliers domine la ville d'Amboise depuis un éperon calcaire qui s'élève d'environ cinquante mètres au-dessus du confluent de la Loire et de l'Amasse. Le plateau est occupé depuis le Paléolithique et fait l'objet d'une occupation quasi continue du Néolithique au IVe siècle. À son développement maximal, il couvre plus de cinquante hectares et aurait pu, sous le nom d'Ambacia, jouer un rôle central pour le peuple des Turones. Le site est un exemple régional caractéristique d'éperon barré : un rempart massif de terre long d'environ huit cents mètres, précédé d'un fossé large, ferme complètement l'accès oriental du plateau. Les remparts gaulois sont datés entre 400 et 50 av. J.-C. et le rempart primitif a connu des recharges successives jusqu'à former un talus très élevé et large. La butte dite « de César », au centre du plateau, est très vraisemblablement une butte artificielle et pourrait correspondre à un tumulus funéraire de l'âge du Bronze ou du premier Âge du Fer, mais sa nature reste mal connue. L'oppidum rassemble alors un ensemble organisé : un secteur cultuel et public au point le plus haut, des ateliers artisanaux, et des quartiers d'habitat disposés selon un schéma d'urbanisation que la prospection et les fouilles commencent à préciser. Des voies orientées est‑ouest et nord‑sud ainsi que des tronçons de circulation ont été reconnus, les activités artisanales bruyantes et polluantes se retrouvant en bordure du plateau tandis que les productions plus nobles et les habitations occupent la partie médiane. Plusieurs temples de type fanum et d'autres grands édifices publics ont été mis au jour dans une zone cultuelle concentrée sur au moins trois hectares ; de nombreux dépôts rituels et statuettes anthropomorphes confirment l'importance des pratiques religieuses. Un dépôt de l'âge du Bronze riche en armes, bijoux et pièces de char témoigne du rôle ancien du site comme lieu de centralisation et de prestige. L'activité artisanale et commerciale est soutenue : ateliers de poterie, tissage, métallurgie et tabletterie, fours et moules attestent de productions locales parfois inspirées de formes étrangères, tandis que les échanges s'étendent vers des régions lointaines et s'accompagnent d'apports variés de matières et de produits. La circulation monétaire est abondante, avec une forte proportion de potins gaulois parmi les monnaies découvertes. À la fin de l'époque augustéenne l'oppidum perd en importance politique au profit de Caesarodunum et se réoriente vers une fonction essentiellement économique et artisanale ; l'occupation décline ensuite progressivement, l'abandon étant consommé entre le début du IIIe siècle et la fin de l'Empire. Au Bas‑Empire et au Moyen Âge la pointe de l'éperon reste occupée par des structures fortifiées puis par le château médiéval, tandis que le reste du plateau est remis en culture ou planté de vignes, opérations qui ont limité l'épaisseur des dépôts archéologiques tout en permettant l'accès aux vestiges. La géologie du secteur associe limons éoliens quaternaires recouvrant des argiles à silex sénoniennes, tandis que le tuffeau turonien affleure sur les pentes et que les vallées sont comblées d'alluvions récentes. Les recherches archéologiques se poursuivent depuis plusieurs décennies : fouilles de sauvetage, sondages, diagnostics et opérations programmées ont permis de mieux comprendre la longue histoire du site ; près de soixante‑dix opérations ont été réalisées et des mesures de protection et d'acquisition ont été prises pour préserver son potentiel. Le plateau des Châteliers est inscrit au titre des monuments historiques et la valorisation du site, notamment par une meilleure information du public, fait l'objet d'initiatives locales et scientifiques.