Origine et histoire du Palais abbatial Saint-Bénigne
L'ancien palais abbatial Saint-Bénigne, à Dijon (Côte-d'Or), est classé au titre des monuments historiques depuis le 8 janvier 1996 ; son jardin, contigu à l'ancien dortoir des bénédictins, est classé depuis le 2 février 1924. Après la réforme de l'abbaye par les mauristes, plusieurs projets de reconstruction se succèdent, mais seuls des réaménagements mineurs sont réalisés jusqu'à la seconde moitié du XVIIIe siècle. À partir de 1756, pour affirmer son indépendance face au nouveau siège épiscopal de Dijon, la communauté lance d'importants travaux, dont seule une portion verra le jour. En 1766, l'architecte dijonnais Charles Saint-Père conçoit un grand bâtiment néo-classique en U : le grand côté reprend le bâtiment des dortoirs médiévaux et deux ailes en retour sont prévues. Lors de l'achèvement unique de l'aile de l'hôtellerie, l'union de la manse abbatiale au diocèse en 1774 interrompt les travaux. Cette aile, qui donne sur le chevet de l'abbatiale, devient le palais épiscopal en 1806 ; pour des raisons de symétrie et pour accueillir les services diocésains, le bâtiment est alors allongé vers l'est et l'avant-corps à refends, initialement pavillon d'angle, devient le corps central ; l'intérieur est largement réaménagé. À la suite de la loi de séparation de l'Église et de l'État en 1910, les bâtiments sont retirés au clergé puis affectés au département de l'instruction publique, qui y installe l'école des beaux-arts en 1920. L'édifice abrite aujourd'hui l'École nationale supérieure des beaux-arts de Dijon : ENSA Dijon Art & Design.