Origine et histoire du Palais archiépiscopal
Le palais archiépiscopal, l'un des principaux bâtiments du centre de Bourges, fait face à la cathédrale. Il a servi d'hôtel de ville de 1910 à 1995 et abrite aujourd'hui le musée des « Meilleurs Ouvriers de France », qui rassemble des œuvres issues du tour de France des lauréats. Une maison de l'archevêque est attestée depuis sa reconstruction par Pierre de La Châtre (1141-1171) ; située près des remparts gallo-romains, elle a souffert des incendies de 1252 et 1353 et a été plusieurs fois modifiée. En 1677, l'archevêque Phélypeaux de La Vrillière juge la demeure indigne d'un prélat et confie à l'architecte Pierre Bullet la conception d'un vaste palais. Bullet prévoit plusieurs bâtiments disposés autour d'une cour d'honneur et d'une cour de service, complétés par des jardins, des parterres et un Grand Séminaire (actuellement la Cité administrative Condé). Du projet initial n'ont été réalisés que deux murs du corps de logis prévu entre les deux cours, ainsi que le grand escalier central et l'aile sud dite Pavillon de La Vrillière, précédée d'un péristyle à colonnes. À la mort de l'archevêque en 1694, le projet est abandonné après qu'une lettre de cachet du roi, sollicitée par la famille, a interrompu les travaux. Les écuries ont été réaménagées pour accueillir les archives. Après l'incendie du 25 juillet 1871, les destructions ont permis de remanier et d'achever le pavillon La Vrillière sous la responsabilité d'Émile Tarlier. Le palais est le résultat des évolutions successives du projet initial. En 1906, à la suite du départ de l'archevêque Pierre Servonnet lors de l'application de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État, la commune, sous le mandat d'Henri Ducrot, récupère le bâtiment et l'installe en hôtel de ville jusqu'à la construction du nouvel hôtel de ville en 1995, auquel il est relié par une passerelle. Les jardins de l'archevêché conservent une portion de l'enceinte gallo-romaine, comportent quelques sculptures et évoquent un jardin public de la seconde moitié du XIXe siècle ; ils ne correspondent pas au projet de Le Nôtre. Les trois façades et toitures formant le pavillon La Vrillière ainsi que l'escalier monumental sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 10 juin 2004.