Palais d'York à Nice dans les Alpes-Maritimes

Patrimoine classé Patrimoine urbain Immeuble

Palais d'York à Nice

  • 5 Rue de la Préfecture
  • 06300 Nice
Palais dYork à Nice
Palais dYork à Nice
Palais dYork à Nice
Palais dYork à Nice
Palais dYork à Nice
Palais dYork à Nice
Crédit photo : Miniwark - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

La façade et la toiture : inscription par arrêté du 16 décembre 1949

Origine et histoire du Palais d'York

Le palais d'York, ancien hôtel Spitalieri de Cessole, est un hôtel particulier du XVIIIe siècle à Nice, situé au n°5 rue de la Préfecture, sur la place du Palais. Le terrain, au nord de la place Saint-Dominique, appartenait autrefois au monastère de Saint-Étienne des cisterciennes. La famille Spitalieri, originaire de Barcelonnette et initialement nommée Spitalier, exerce le commerce à Nice depuis le XVIe siècle. Jean-Joseph Spitalieri, négociant mort en 1737, est le père d'Honoré François, né en 1720. Après la mort de Jean-Joseph, les affaires familiales furent d'abord gérées par la mère et par Barthélemy ; Honoré François épousa en 1745 Marie Jéronime Goiran et fut élu deuxième consul en 1755 et en 1762. Des commerçants enrichis achetèrent des terrains autour de la place Saint-Dominique et investissaient dans l'immobilier, conservant souvent un ou deux étages pour leur usage et louant le reste, ce qui contribua à l'élévation des loyers ; les façades demeuraient souvent simples tandis que vestibules et escaliers se paraient d'une décoration monumentale. Le 4 décembre 1762, Honoré François Spitalieri acheta un terrain ceint de murs sur la place Saint-Dominique pour 9 500 livres et fit édifier entre 1762 et 1768 l'immeuble qui constitue aujourd'hui le palais d'York. Il obtint des lettres de noblesse le 23 mai 1775, acheta le fief de Cessole et prit le titre de comte avec investiture le 26 juin 1775. À partir de 1770, l'hôtel Spitalieri abrita le consulat de France jusqu'à la Révolution, et une partie du bâtiment devint plus tard l'hôtel d'York, occupant la partie centrale tandis que l'est demeura la résidence familiale. La famille quitta Nice lors de l'entrée des troupes françaises en septembre 1792, puis revint après la bataille de Marengo ; un arrêté préfectoral leva le séquestre de ses biens. Hilarion Spitalieri se maria en 1804, eut plusieurs enfants, fit des études de droit à l'université de Sienne, fut violoniste amateur, fonda le Cercle philharmonique de Nice et invita Paganini à se produire en 1836 ; il participa également à la documentation et à la publication du Guide des étrangers à Nice en 1827. Une partie de l'hôtel devint l'un des premiers établissements hôteliers de Nice ; en 1826 l'hôtel d'York figurait parmi plusieurs hôtels de la ville. L'hôtel d'York accueillit des réunions électorales en 1848, des banquets en l'honneur de Giuseppe Garibaldi en juin 1848, le grand-duc Michel en 1837 et Alexandre Dumas en 1851, et il servit de cadre à des réunions politiques lors de l'annexion en 1860. Après le retour du comté de Nice à la maison de Savoie en 1815, Hilarion Spitalieri entra au Sénat de Nice la même année et en devint premier président entre 1835 et 1845. D'autres membres de la famille occupèrent des fonctions ecclésiastiques et civiles, et la famille s'allia à plusieurs maisons locales. Le chevalier Victor Spitalieri, petit-fils d'Hilarion, donna la bibliothèque familiale à la bibliothèque municipale de Nice en 1937. L'immeuble est inscrit au titre des monuments historiques le 16 décembre 1949. Aujourd'hui, le palais présente une cage d'escalier remarquable, un balcon et une porte cochère fermée par une grille ; la façade est rythmée par des bandeaux horizontaux de stuc séparant les étages, caractéristiques des palais niçois du XVIIIe siècle.

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