Origine et histoire
Le palais de justice de Fort-de-France, bâtiment néo-classique, occupe un îlot entre les rues Perrinon, Schœlcher et Moreau-de-Jones et abrite aujourd'hui l'Espace Camille Darsières, palais des arts et des cultures. Il a été édifié sur l'emplacement du couvent des Filles de la Providence, transformé en gendarmerie au début du XIXe siècle, puis d'abord reconstruit après le tremblement de terre du 11 janvier 1839 qui détruisit une grande partie de la ville. La première pierre du nouvel édifice fut posée en 1855 par l'amiral Louis Henri de Gueydon et le bâtiment, au plan en U, fut inauguré en 1857 par le gouverneur Denis de Fitte de Soucy. Construit dans un style néo-classique colonial, il présentait un rez-de-chaussée en pierre surmonté d'un étage en bois sur le corps central et l'aile droite, cette dernière étant coiffée d'un toit de tuiles importées de Marseille. Un petit square ombragé agrémentait la façade ; la fontaine qui s'y trouvait fut remplacée par une statue de Victor Schœlcher, œuvre d'Anatole Marquet de Vasselot, inaugurée le 22 septembre 1904 au centre de la cour et portant l'inscription « Nulle terre française ne peut plus porter d'esclaves ». Cette statue a été détruite le 22 mai 2020. Un incendie ravagea entièrement le palais en 1905 ; il fut reconstruit en 1906 par Gustave de Laguarigue dans un style néo-classique italien, avec toits en terrasse, et inauguré en 1907 par le gouverneur Charles Lépreux. Les prétoires ont vu plaider des avocats martiniquais renommés, dont les noms figurent aujourd'hui sur des plaques de rues : Victor Sévère, Joseph Lagrosillière et Camille Darsières. Inscrit à l'inventaire des monuments historiques par arrêté du 31 décembre 1991, le bâtiment accueillit ses dernières audiences en novembre 2001 avant d'être remplacé en 2002 par le nouveau tribunal de grande instance du Boulevard Général de Gaulle. Propriété de la ville, il a ensuite été réhabilité et transformé en Espace Camille Darsières, en hommage à cet avocat foyalais, homme de lettres et compagnon d'Aimé Césaire. Des ateliers d'artistes se sont installés autour de la cour intérieure, que le bâtiment en pierre, de plan rectangulaire, entoure. Devant le palais subsistait le square qui accompagnait son entrée, où s'était dressée la statue de Schœlcher jusqu'à sa destruction en 2020.