Période
XVIe siècle, XIXe siècle
Patrimoine classé
Grande salle des Pas-Perdus : façades, murs, voûtes, charpentes, combles et couvertures de la salle ; porche et perron extérieurs placés contre la face Nord ; petite chapelle intérieure dans le mur Sud. Salle des assises : murs, plafond avec sa charpente, combles, couvertures de la salle et des couloirs longeant à l'extérieur les côtés Nord-Est et Sud de la salle. Chambre civile : murs, lambris, plafond, charpente des combles, couvertures et couloirs longeant les côtés Nord et Sud de cette chambre. Dégagement et vestibules situés dans le prolongement et à l'Ouest de la chambre civile : murs, plafond, combles et couvertures. Salle de la bibliothèque et des audiences privées : murs, plafonds, combles et couvertures. Cour intérieure au Sud de la bibliothèque : façades. Vestibules de la salle et du conseil des avocats : murs, planchers, combles et couvertures. Salle du conseil des avocats : murs, cheminées, planchers, combles et couvertures : classement par arrêté du 15 février 1926
Origine et histoire
Le palais de justice de Dijon, ancien Parlement de Dijon, se situe à Dijon (Côte‑d'Or) et est classé monument historique depuis le 15 février 1926. De 1480 à 1789 il abritait l'ancien Parlement ; de 1790 à 1989 il a accueilli le tribunal de première instance puis le tribunal de grande instance. Aujourd'hui, l'ancien bâtiment ne conserve que la cour d'appel de Dijon ; depuis 1989 le Tribunal judiciaire, le Conseil de prud'hommes et le Tribunal de commerce siègent dans la Cité judiciaire, au 13 boulevard Clemenceau. La construction s'étend du XVIe au XIXe siècle : la Chambre dorée est achevée en 1522, la Tournelle est entreprise en 1549 et la salle Saint Louis ainsi que la façade Renaissance sont terminées en 1580. La porte de la façade est sculptée par Hugues Sambin. La Chambre des Requêtes, datée du XVIIe siècle, possède un plafond décoré d'une Allégorie de la justice réalisée en 1688 par Gabriel Revel, membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Des travaux se poursuivent au XVIIIe siècle sur la façade donnant sur la place du Palais et le XIXe siècle voit des restaurations, dont le déplacement de la chapelle du Saint‑Esprit dans le prolongement de la salle Saint Louis. La Chambre dorée, édifiée à l'initiative de Louis XII, présente un plafond composé de trente‑cinq caissons ornés de motifs liés au pouvoir royal ; la frise centrale porte des lettres évoquant Yahvé, signe de la primauté de la justice divine, et le plafond a été remanié sous Louis XIII avec des lettres L et A. Les vitraux en grisaille illustrent la foi, la charité et l'espérance, et la salle conserve une tapisserie des Gobelins de la fin du XVIIIe siècle représentant « Laban et ses filles ». La salle des Pas‑Perdus, aussi appelée salle Saint Louis, se distingue par une voûte en nef de bateau renversé ; la symétrie des ouvertures et des décors confère à l'ensemble un caractère néogothique. De cette chapelle subsiste principalement une porte en bois sculpté ; la salle est très proche de la salle des malades des hospices de Beaune, sans qu'il soit possible de déterminer laquelle est la réplique de l'autre. La salle des assises, la plus récente, a été construite à partir de 1862 pour y tenir les assises jusque‑là tenues dans la Grand' chambre. Son plafond provient de l'ancienne chambre des comptes ; au centre figurent les armes de France et de Navarre entourées du collier de l'ordre de Saint‑Michel. Une peinture intitulée « La Famille » (1901) orne un mur et la maxime « non omnis moriar » y est gravée. La salle des Enquêtes, construite en 1641 et aujourd'hui transformée en bibliothèque de la cour d'appel, porte au plafond une allégorie de la justice et abrite des ouvrages anciens ayant échappé aux destructions et pillages de la Révolution. On y trouve les symboles traditionnels de la justice : la balance, le serpent, le glaive et une main de justice. La Grand' chambre, cœur historique du Parlement de Bourgogne et partie la plus ancienne du palais, accueille aujourd'hui le cabinet du premier président. Au XVIIe siècle, ses baies en accolade ont été remplacées par des baies rectangulaires et la salle a été divisée ; elle recevait les audiences, mieux chauffée que la Chambre dorée réservée aux séances d'apparat. Quelques ouvrages très anciens y sont conservés et le bureau actuel du secrétariat général faisait autrefois partie de la Grand' chambre ; on y trouve par ailleurs un portrait du chancelier d'Aguesseau, en dépôt mais propriété de l'Hôpital général. La salle des Avocats, ancienne chambre de la Tournelle construite en 1549 et remaniée au XVIIe siècle, se remarque par son plafond à la française, son décor polychrome et une cheminée monumentale de 1610 provenant du château de Turcey. Au‑dessus de la cheminée figure un écusson royal entouré des colliers des ordres de Saint‑Michel et du Saint‑Esprit. Le nom de « chambre de la Tournelle » évoque la rotation des conseillers ; la salle conserve une porte de l'époque d'Henri II portant les lettres H, C (pour Catherine de Médicis) et un C inversé pouvant évoquer Diane de Poitiers. La courette, garnie d'arcades et d'un puits, correspondait à la conciergerie et aux prisons ; subsiste la porte d'un ancien cachot qui mène à une salle voûtée du sous‑sol aux murs très épais. Le palais est illustré par de nombreuses photographies présentant l'extérieur (vue panoramique, façade principale rue du Palais, entrée, porte d'Hugues Sambin, façade de la Tournelle, façade du n°10 rue du Palais, arrière sur la rue Amiral Roussin), l'intérieur (salle Saint Louis, chapelle du Saint‑Esprit, Chambre dorée, salle des assises, plafonds de l'ancienne Chambre des Enquêtes et de la salle de la Tournelle) ainsi que la plaque d'information du bâtiment. La notice s'accompagne d'une bibliographie, d'annexes et de références ainsi que de liens vers des ressources et archives relatives au palais.