Palais de justice de Chambéry en Savoie

Patrimoine classé Patrimoine urbain Palais de justice

Palais de justice de Chambéry

  • Place du Palais de Justice
  • 73000 Chambéry
Palais de justice de Chambéry
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Crédit photo : Guillaume BURLET - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XIXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures sur rues, sur jardin et sur la cour d'honneur ; la galerie à arcades ; les deux péristyles ; le grand escalier d'honneur ; la salle des audiences solennelles au premier étage ; les deux galeries Sud au premier étage (cad. CM 63) : inscription par arrêté du 29 août 1984

Origine et histoire du Palais de justice

Le palais de justice de Chambéry, implanté dans la commune de Chambéry en Savoie, résulte d’une décision prise en 1848 de doter la ville d’un bâtiment destiné à la justice. Avant sa construction, les juridictions siégeaient successivement au château puis, sous différentes formes, au Conseil souverain, au Parlement institué durant l’occupation française et, après le retour du pouvoir savoyard, au Souverain Sénat de Savoie installé près du couvent des Dominicains. Entre 1792 et 1815, la justice dépendit du Tribunal criminel du Mont-Blanc, siégeant à l’hôtel d’Allinges et relevant de la juridiction de Grenoble ; après 1815 le Sénat retrouva ses fonctions puis rejoignit l’hôtel d’Allinges en 1830. L’édit du 4 mars 1848 transforma le Sénat en cour d’appel royale et entraîna la décision de construire un palais de justice adapté à cette nouvelle institution.

Les plans furent d’abord confiés à l’architecte chambérien Pierre‑Louis Besson, repris ensuite par l’ingénieur piémontais Pierre Spurgazzi qui conserva les esquisses initiales. Le site retenu occupe l’extrémité du jardin du Verney, choisi parce qu’il constituait l’unique espace suffisant à proximité des prisons et parce que l’ancien emplacement du couvent des Dominicains était destiné à l’édification d’un marché couvert (les Halles). La première pierre fut posée le 27 mai 1850 par le roi Victor‑Emmanuel II en présence de la reine Adélaïde ; le souverain déposa dans les fondations une cassette contenant des pièces et des médailles. Les travaux s’étalèrent sur une décennie et les locaux furent occupés au fur et à mesure de leur achèvement jusqu’en 1860.

Le palais ne connut pas d’inauguration officielle : c’est dans sa salle des séances solennelles que furent proclamés, le 29 avril 1860, les résultats du plébiscite sur l’annexion de la Savoie à la France, et l’installation solennelle du premier procureur général français, le 28 juin 1860, fut considérée comme son inauguration de fait.

L’édifice, d’architecture sarde de style néo‑classique, se caractérise par ses nombreuses colonnes et ses façades aux couleurs vives. Les élévations extérieures présentent un soubassement en pierre au rez‑de‑chaussée et treize travées peintes en « rouge sarde » aux premier et second étages, teinte appliquée lors d’un ravalement en 1976 alors que l’enduit d’origine était jaune. La façade principale est marquée par un avant‑corps de sept travées couronné d’un fronton triangulaire ; ces travées sont séparées par des colonnes ioniques engagées tandis que les autres travées sont scandées par des pilastres, et une balustrade de pierre relie le soubassement à l’avant‑corps. Le fronton reste dépourvu d’ornementation, faute de réalisation des décors envisagés pour des raisons politiques et financières.

La cour intérieure, aux teintes chaudes mêlant rouge sarde, jaune et touches de vert, est bordée de portiques au rez‑de‑chaussée et d’un niveau supérieur percé de fenêtres surmontées d’arcades peintes. Les pilastres ne figurent que sur le premier étage ; l’ensemble de la cour traduit des influences d’Antonio da Sangallo le Jeune et d’Andrea Palladio. Conçu à l’origine pour être traversant, le palais possédait une porte donnant sur le parc du Verney qui faisait de la cour un passage public entre la ville et les jardins ; ce passage fut progressivement limité à des horaires d’ouverture puis la porte arrière fut définitivement fermée. La cour comprend un déambulatoire à arcades autour des quatre façades desservant les salles par des portes et escaliers repérés de A à I ; l’escalier d’honneur, en deux volées avec palier intermédiaire, se situe immédiatement à droite après la porte principale et conduit au salon de réception et à la salle des audiences solennelles.

Le vestibule ou salle des pas perdus, desservi par l’escalier d’honneur, abrite depuis 1939 une vaste fresque de Pierre‑Eugène Montézin intitulée « Le travail et la paix » et « La justice et le droit », ainsi que plusieurs tableaux dont un paysage du Chambérien Jacques Morion (1899), une composition de Laurent Pécheux et « Les Fiancés » d’Eugène Leygue. La salle des séances solennelles, derrière la fresque, est le lieu de proclamation du plébiscite d’avril 1860 ; elle contient une plaque commémorative, un portrait offert par Napoléon III à la cour d’appel et les masses d’armes et baguettes d’argent des huissiers de l’ancien Sénat de Savoie. Une galerie, ornée de tableaux dont le Saint François de Sales de Stanislas Loyer (1863) et où est exposée la chasuble de saint François de Sales, relie cette salle au salon Napoléon ; ce salon de réception doit son nom au buste de Napoléon Ier sur la cheminée, encadrée par portraits de souverains de Savoie peints par Maria Giovanna Clementi. La bibliothèque de la cour d’appel, dite bibliothèque Lamartine, conservait autrefois les archives du Sénat de Savoie avant leur transfert aux Archives départementales en 1937.

Le palais de justice fait l’objet d’une inscription partielle au titre des monuments historiques depuis le 29 août 1984 ; sont notamment protégés les façades et les toitures donnant sur l’extérieur et sur la cour intérieure, la galerie à arcades, les deux péristyles, l’escalier d’honneur, la salle des séances solennelles et les deux galeries sud du premier étage. Plusieurs objets mobiliers y sont également protégés au titre des monuments historiques : la chasuble de saint François de Sales (XVIe siècle), le cartel et la console de l’horloge murale (XVIIIe siècle), les portraits attribués à La Clementina des souverains de Savoie, deux armoires à décor d’émail (XIXe siècle) et les masses de l’ancien Sénat de Savoie.

Liens externes