Origine et histoire du Palais de justice
L'ancien hôtel, logis noble attesté depuis le XIVe siècle, a été édifié dans la seconde moitié du XVe siècle, probablement pour Guillaume de Cousdun, chevalier et seigneur des Ousches. Les armoiries de cette famille sont sculptées sur une fenêtre du quatrième niveau et sur la porte de la tour sud. L'appellation « Ménoc » s'explique par le mariage en 1333 de Jean Ier de Cousdun avec la veuve de Constantin de Ménoc. À la fin du XVIe siècle, une partie de l'hôtel fut transformée en temple protestant, démoli en 1646. Au XVIIe siècle, la demeure appartint à Abraham Levesque, docteur en médecine, sieur de Marconnay ; l'appellation « l'évêché », attestée au XVIIIe siècle, trouve sans doute son origine dans cette période. Après l'abandon en 1841 d'un projet de tribunal néo-classique, l'architecte Pierre Segrétain proposa d'installer le palais de justice dans les locaux de l'hôtel de Ménoc ; les travaux s'étendirent de 1843 à 1846. Segrétain transforma l'édifice dans un style néo-gothique ; de l'ancienne demeure ne furent conservées que deux tours d'escalier restaurées et le pan de mur qui les relie. En 1858, un jardin fut créé à l'ouest après la démolition des maisons qui occupaient l'emplacement. Le tribunal fut ensuite agrandi par une construction côté ouest en 1863, œuvre de l'architecte Pierre Murisson. Les deux tours arrière sont entièrement médiévales. À l'intérieur, la salle d'audience du tribunal et son décor ont été conservés intacts. L'édifice comporte de nombreux détails sculptés, témoins de l'inventivité des artistes de différentes époques, ainsi que des éléments constructifs rares, comme des voûtes sur pendentifs, et une distribution des espaces qui suscite l'intérêt.