Origine et histoire du Palais de justice
Le palais de justice de Montpellier, situé rue Foch au cœur de l’Écusson, est un édifice néoclassique achevé en 1853 et inscrit aux monuments historiques. Le site a connu une longue histoire : en 1143 y furent édifiés un château féodal et une chapelle privée, détruits en 1207. Au Moyen Âge se dressait là la forteresse des Guilhems ; Guilhem Ier reçut ce fief de Bernard II, comte de Melgueil, et la justice y était rendue par un bailli, ses jugements pouvant être relevés devant la cour seigneuriale puis la cour de bailli. En 1349, Montpellier passa sous la domination des rois de France, qui se firent représenter par des gouverneurs du palais, et en 1577 l’ancien château-fort fut démoli pendant les guerres de Religion. En 1629 l’emplacement fut concédé aux cours souveraines et la nouvelle Cour des Comptes, Aides et Finances s’installa sur les ruines ; un devis de construction fut dressé vers 1630 par Bernard Bordés et Simon Levesville. L’édifice en place fut réparé en 1789 pour accueillir le Tribunal révolutionnaire, qui devint ensuite Cour impériale puis Cour royale. En raison d’un état de délabrement marqué, le gouvernement décida en 1839 de reconstruire le palais ; le projet de Charles Abric, architecte du département de l’Hérault, fut retenu et les travaux, ouverts en 1846, s’achevèrent en 1853. Aujourd’hui, le bâtiment historique abrite la Cour d’assises et la cour d’appel, tandis que d’autres services judiciaires ont été transférés au nouveau palais de justice (Cité Judiciaire Méditerranée) et que le tribunal judiciaire a été transféré en 1996 au nouveau palais place Pierre-Flotte. L’édifice, représentatif du néoclassicisme, présente un ensemble architectural marqué par des colonnes et un fronton décoratif. Dans le cadre du secteur sauvegardé, il fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 25 mars 1994 ; plusieurs mobiliers y sont également inscrits, notamment les tableaux « Louis XIV soutenu par la Justice et la Religion » et « Province du Languedoc se mettant sous la protection de la Justice », ainsi que trois cartels et quatre fauteuils.